C'est avec toutes les autorisations de la Préfecture, qu'une auto-école de Villefranche-sur-Saône ouvrira ses portes lundi 22 août 2016.

Banalité au demeurant sauf que la polémique ne cesse d'enfler.

Sa propriétaire Sarah Bakar dit s'adapter à une demande et crée ainsi "une salle de code réservé (sic) aux femmes el hamdoulah !". Elle adapte son enseignement de la conduite : une monitrice femme pour les femmes, un moniteur homme pour les hommes.

Une annonce publicitaire claire

"Pour les sœurs qui m'avaient demandé de les tenir au courant, l'ouverture de l'auto-école se fera le 22 inchallah, avec comme promis une salle de cours réservée aux femmes el hamdoukah", une annonce basée sur la demande du marché.

Si la gérante respecte les règles d'accueil, d'hygiène et de sécurité nécessaires pour recevoir le public, la notion du mieux vivre ensemble semble s'en éloigner.

Bernard Perrut, membre des Républicains et député-maire de Villefranche- sur-Saône, s'est offusqué de cet accueil distinct entre hommes et femmes dans un lieu public, procédé qui se trouve dit-il "en contradiction avec l'organisation d'une société laïque".  

Laïcité encore !

Mais quel est ce principe régulièrement brandi et malmené ? La laïcité n'est pas un principe de droit mais un principe politique qui permet entre autre d'établir les frontières entre la sphère public et la sphère privée.

L'éditeur égyptien Aalam Wassef dans Libération affirme que " La République n'a pas à dicter le «dogme» de quelque religion que ce soit, mais elle a le devoir de mettre un terme aux provocations religieuses de certains, que ces provocations prennent des formes vestimentaires ou qu'elles prennent la forme de revendications à des séparations sur des espaces devenus publics de fait".

Comme tout principe d'organisation, et la laïcité n'y échappe pas, des interdictions apparaissent nécessaires pour préserver les espaces de liberté.

Formidable outil de liberté collective, et sans doute un progrès dans la gestion des sociétés complexes, la laïcité n'a pas fini de faire couler de l'encre, le burkini estival en est l'illustration.