Qui d'entre vous n'a pas déjà rejoint une salle de fitness, assisté à un cours de yoga ou participé à une séance de coaching ? Qui ne s'est pas déjà intéressé à la consommation bio ou à la médecine douce ? Il se décline de multiples façons, en matière de santé et d'alimentation, sous forme d'activités sportives et "spirituelles" (méditation), avec le coaching, les soins du corps ou le tourisme.
Quelque soit la dimension qu'il revêt, le bien-être traduit une aspiration à vivre mieux. On pourrait penser que l'explosion du marché exprime là une exacerbation de l'individualisme, une expression de l'ego ou un certain culte du corps. Pourtant, ce retour sur soi, bien plus qu'une option, n'est-il pas une nécessité de l'âme face aux agitations du monde ? Ne traduit-t-il pas l'aspiration individuelle au calme et à la sérénité face aux turpitudes et aux crises de notre siècle ? Plus encore, cette recherche de bien-être semblerait répondre à une nécessité plus globale contre le malaise social et économique.
D'après l'INSEE, le marché du bien-être en France pèse près de 37,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires et il est représenté par plus de 290 000 entreprises. Dans un monde pollué et anxiogène, les Français aspirent à plus de sérénité et de santé.
Cours de yoga, Qi Gong ou méditation, thérapies brèves et hypnose, salons bio et diététique... Autant de domaines et de pratiques qui explosent et bousculent nos modes de vie. Les nouvelles technologies nous accompagnent aussi dans cette quête de bien-être : les objets connectés ou autres applications sont des outils de plus en plus prisés pour mesurer les performances sportives ou suivre un régime alimentaire.
Bien-être : hygiène de vie et gestion du stress, deux préoccupations majeures des Français
D'après l'INSEE, les Français associent désormais qualité de vie et bien-être. Face à l'incertitude du monde et à la pression économique, face au rythme effréné de leur vie quotidienne, ceux-ci cherchent à échapper au stress.
Face aux discours alarmistes sur les nouveaux risques sanitaires, ils s'efforcent de préserver leur santé et de recouvrer une bonne hygiène de vie. Les Français ont définitivement besoin de retrouver un certain équilibre et de se reconnecter avec "l'être". Ils ont ainsi recours à de nombreuses techniques (yoga, sophrologie, tai-chi-chuan, relaxation...) et de nouveaux modes de vie (diététique, compléments alimentaires, produits bio...)
On recense de plus en plus de cas de burn out (ou épuisement professionnel) au travail. On relève davantage de situations de stress qui nuisent à l'efficacité professionnelle et autant d'arrêts de travail qui plombent la trésorerie. Face au malaise grandissant, l'entreprise a ainsi dû réagir en prenant des mesures de prévention. Des sociétés, dans leur recherche constante de rentabilité, ont compris la nécessité de répondre à la nouvelle donne en intégrant des services de remise en forme et de bien-être au sein de leur organisation (salles de yoga, espaces de détente et de sport...) Car plus le salarié est détendu, plus il est productif ! La législation se structure dans le même sens pour la gestion du stress et la maîtrise des frais de santé. Elle consacre plus d'un chapître au bien-être et à la prévention des risques psycho-sociaux (accord-cadre du 22 octobre 2013 dans la fonction publique, CHSCT, accords de branche...). Intégrer la notion de bien-être au coeur même des structures socio-économiques et juridiques, n'est-ce pas là une validation de son bien-fondé ?
Accepter que le bien-être soit un enjeu sociétal (notamment à travers la mise en place de structures dédiées au sein de l'entreprise), n'est-ce pas le reconnaître comme facteur fondamental du développement des organisations ?
Ne s'agit-il pas là de replacer enfin l'humain au coeur de tout projet collectif ?