L'annonce avait été faite en juillet dernier et avait déjà suscité la polémique en France, notamment auprès des militants anti-Vaccins. Malgré cela, Mme Agnès Buzyn, ministre française des Solidarités et de la Santé a confirmé ce jeudi 31 août lors d'une interview sur la chaîne télévisée CNews que huit vaccins supplémentaires seront obligatoires pour les enfants à partir du 1er janvier 2018, portant son total à onze vaccins obligatoires.

En effet, les vaccins contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (DTP) étaient jusqu’ici les trois vaccins imposés en France dès la naissance de l’enfant.

Dorénavant, ceux contre la bactérie Haemophilus influenzae, la coqueluche, l'hépatite B et le pneumocoque seront à faire dans les 2 mois suivant la naissance du nourrisson, tandis que les vaccins contre la rougeole, les oreillons, la rubéole et le méningocoque seront quand à eux à faire avant le premier anniversaire de l'enfant.

Sur les 27 pays de l’Union Européenne, 15 pays n’ont aucune obligation de vaccination. Passant à onze vaccins, la France deviendrait le champion européen dans ce domaine. Une idée qui crée la polémique car selon Michèle Rivasi, la députée européenne Europe Ecologie Les Verts, cette décision serait commerciale et profiterait uniquement aux laboratoires pharmaceutiques.

La ministre justifie ces vaccins

La ministre Buzyn se justifie en mettant en avant que la mesure est créée pour protéger le reste de la population. En effet, environ 15% des enfants ne seraient pas vaccinés et devront se mettre en ordre de marche afin d'empêcher la réémergence d'épidémies pour lesquelles il y a des morts, et donc éviter de mettre les autres en danger.

Les parents récalcitrants encourront en théorie jusqu’à six mois de prison et 3 750 euros d’amende. Mais, comme l’annonce Mme Buzyn, « Nous laisserons le temps aux familles de se mettre en ordre de marche » avant d'ajouter que « l'objectif n’est pas de sanctionner, l’objectif de cette obligation c'est de rendre la confiance aux français »

Afin de mettre en avant ce climat de confiance, la réforme pourrait être appliquée pour une durée limitée.

Le gouvernement s’engage également à juger l’efficacité de cette réforme avant de se prononcer sur sa prolongation ou son annulation. De plus, Agnès Buzyn envisage une clause d'exemption pour les parents farouchement opposés à la vaccination. Ce qui devrait permettre d'apaiser les tensions autour de la ministre, qui a par ailleurs déjà récolté plus de 200 signatures de grands médecins en guise de soutien !