Le 9 octobre 2017, 2 militants de l’association de défense des animaux L214 dont le cofondateur de l’association Sébastien Arsac, étaient jugés pour avoir introduit une caméra cachée dans un abattoir de Houdan, en Yvelines et y avoir filmé sans autorisation l’étourdissement des porcs. Ils ont été condamnés à une amende de 6000€, dont 5000 avec sursis. Une condamnation "pour violation de domicile" plus souple que les chiffres avancés hier, de 10.000 à 15.000 euros.

En effet, les deux lanceurs d’alerte risquaient des peines plus lourdes pour « tentative d’atteinte à la vie privée » et une amende de 10.000 euros requise par le parquet. Le directeur de l’abattoir réclamait quant à lui plus de 200.000€ en dommages et intérêts mais le tribunal n’a pas fait suite à cette demande.

Rappel des faits

Ce jugement fait suite à l’introduction illégale le 12 décembre 2016 de 2 activistes L214 dans un abattoir des Yvelines. Trahis par la chute d’une caméra, ils avaient été interpellés par la police. Ce qui ne les a pas empêché de diffuser les images tournées, montrant la souffrance animale dans les abattoirs, et dans le cas présent, celle des cochons gazés avant d’être saignés, systématiquement battus par les employés de l’abattoir et dans un état de stress insoutenable.

Un mode opératoire habituel

Si l’association a reconnu les faits hier devant le tribunal, elle ne les estime pour autant pas moins justes. Le fer de lance de cette association est bien de montrer les maltraitances sur les animaux dans les abattoirs mais aussi dans les exploitations agricoles. Sébastien Arsac, par voie de communiqué de presse explique : " Pour L214, le droit à l’information, c’est aussi se rendre sur le terrain et prendre des risques pour documenter et filmer ce qui est caché derrière les murs des abattoirs. Nous espérons qu’à l’avenir, l’intérêt général et l’intérêt des animaux sera plus important que la protection d'intérêts privés. Pour comparaison, en frappant violemment les cochons, l’employé de l’abattoir risque une contravention de 4e classe pour mauvais traitement, soit 750 euros au maximum…"

Ce sont eux notamment qui ont révélé au grand jour l’abattage des poussins, jetés vivants dans un broyeur, dans une vidéo tournée en caméra cachée dans le couvoir de Saint-François, situé à Saint-Hernin dans le Finistère.

Ils militent aussi contre le gavage des oies, contre l’élevage des poules en cage et pour la fermeture de tous les abattoirs de France, suite à des caméras cachées réalisées, le plus souvent, par des personnes travaillant dans les établissements incriminés. Enfin, L214 promeut un mode de vie vegan.