Le prestigieux Prix Nobel de Médecine revient aux trois chercheurs américains Jeffrey C. Hall, Michael Rosbash et Michael W. Young, gratifiés pour leurs récentes découvertes sur les mécanismes réglant le rythme circadien, autrement dit le fonctionnement de notre horloge biologique.

Aujourd'hui, le travail de ces scientifiques entamé depuis plusieurs années déjà se voit enfin récompensé. Afin d'actualiser notre connaissance du sujet, revenons sur les découvertes ayant permis une plus fine compréhension du système au cœur de cette horloge biologique.

L'apport des lauréats sur le fonctionnement du rythme circadien

Petite définition : L'horloge biologique est un élément de notre organisme qui génère un certain nombre de réactions biologiques régulées par cycles. Son centre de régulation se situe au niveau de l'hypothalamus, une glande localisée au niveau de l'encéphale.

Le rythme circadien correspond à l'une des horloges-maîtresses internes sur lesquelles reposent le fonctionnement de notre organisme. L'épithète "circadien" signifie "d'une durée d'environ un jour", du fait que ce rythme se cale sur la durée approximative d'une journée, soit 24 heures. Ce rythme est fondamental à l'être vivant et lui permet de s'adapter aux changements que peut connaître le corps sur 24 heures, soit de réguler les besoins en sommeil et nourriture, la pression artérielle et la température corporelle.

Si vous souhaitez une courte allégorie, alors que les rouages d'une horloge servent à coordonner un mécanisme au temps qui s'écoule, les rouages du rythme circadien servent à coordonner le métabolisme au changement du corps.

Dans les années 1970, un autre américain, Seymour Benzer, découvre par l'étude des mouches qu'un gène inconnu vient perturber le rythme circadien.

En 1984, Michael Young identifie ce gène et découvre que celui-ci code une protéine qui s'accumule la nuit et se consomme le jour. Ce schéma rendait ainsi compte d'une "boucle de rétroactivité" (d'où l'image d'une horloge), servant de système de régulation au rythme circadien.

D'autres découvertes, notamment celle du gène "timeless" identifié en 1994, et celle du gène "doubletime" quelques années plus tard, ont permis d'affiner la connaissance et la compréhension du mécanisme circadien, de saisir plus précisément la complexité des rouages de nos horloges internes.

Les perspectives de ces découvertes

Aujourd'hui, la réception du Prix Nobel de Médecine par ces trois chercheurs américains réactualise la connaissance de notre horloge biologique interne, qui se complexifie et se précise en fonction des récentes découvertes, soulignant par exemple la question des lumières bleues émises par nos écrans de téléphones et ordinateurs, qui perturbent notamment la sécrétion de mélatonine (dont la dérégulation peut entrainer des troubles bipolaires), hormone intervenant dans la régulation du sommeil et, bien sûr, le rythme circadien.