C'est une inédite et lourde sanction qui vient d'être prononcée par la commission de discipline de la LFP à l'encontre du FC Metz, sportivement parlant. En parallèle, on peut penser qu'il était très difficile d'accorder directement la victoire sur tapis vert à l'Olympique Lyonnais, en raison du contexte actuel.

"Le FC Metz est une victime"

Si la décision d'un huis clos pour rejouer le match Metz-OL à Saint-Symphorien était plutôt prévisible, les trois points de retrait (dont un avec sursis) infligés aux Lorrains l'étaient beaucoup moins. Le verdict de la LFP a donc été fraîchement accueillit par les dirigeants des deux camps.

Pour Bernard Serin, le président Messin, "c'est une décision incompréhensible". Il ajoute que "les clubs et le championnat sont devenus les otages de quelques individus à qui ont confère le pouvoir d'influencer sportivement les compétitions". Il rappelle également que dans cette affaire, le FC Metz est une victime et que les dirigeants Lorrains se sont démenés pour retrouver les vrais coupables de ces jets de pétards, qui ont d'ailleurs été interpellés et placés sous contrôle judiciaire. Malgré tous ces efforts, la LFP a tout de même décidé de sanctionner sportivement le club Lorrain, qui n'avait pas besoin de ça.

Jean-Michel Aulas s'en prend à l'équipe

Côté Lyonnais, on connaissait déjà les positions de Jean-Michel Aulas, qui s'était exprimé avant que la LFP ne rende son verdict.

Il estimait naturellement que son équipe devait avoir match gagné sur tapis vert en raison des incidents subis et du préjudice causé à son gardien, Anthony Lopes. Mais le dirigeant rhodanien s'en est surtout pris au groupe l'équipe, qu'il accuse "d'avoir dicté sa loi à la commission de discipline", après qu'un de ses consultants se soit exprimé en faveur d'un match à rejouer.

Une décision politique ?

Pour certains observateurs, cette décision est surtout politique, dictée par le contexte actuel de la Ligue 1. Souvenons-nous des déclarations de Vadim Vasyliev après la victoire de Lyon en terre monégasque, le 3 décembre dernier. Le vice-président de l'ASM avait publiquement déclaré que le club d'Aulas était "favorisé par l'arbitrage français", tout en soulignant que ce sentiment était partagé par un grand nombre de dirigeants nationaux.

Ces propos ont-ils influencé la commission de la LFP ? Était-il plus facile de sanctionner le FC Metz (qui joue le maintien) plutôt que d'accorder directement les trois points de la victoire à l'OL (qui joue la qualification pour la Ligue des Champions) ?

Une chose est sûre, il fallait une décision forte. À l'heure actuelle, nous ne savons pas si Bernard Serin a décidé de faire appel de cette décision, qui selon lui "n'aidera en rien à lutter contre la réitération de ce genre d'incidents".