Peut-on avoir un avis définitif sur son travail ? Évidemment que non. Cela reviendrait à juger un lycéen sur son contrôle continu, avant qu'il n'ait même passé les épreuves anticipées, sans parler du bac lui-même. Dans les grands clubs, quand on prend un entraîneur, c'est dans le cadre d'un projet. C'est pourquoi il est impossible de dire à la trêve que le choix d'un entraîneur est un échec… sauf problèmes relationnels avec le groupe (jurisprudence Benítez au Real). La partie la plus importante de la saison étant… la seconde. Le choix de conforter Emery et de souligner les éventuels axes d'amélioration (et il y en a) pour la fin de saison au moins est le bon.
S'il s'avère en juin prochain qu'il n'est pas l'homme de la situation, il partira et sera remplacé par quelqu'un d'autre. Di María à la mi-temps du trophée du champion déjà, Marquinhos, Verratti, Thiago Motta ou tout récemment son capitaine Thiago Silva (après avoir signé son nouveau contrat et ses trois buts en deux matchs), dans la foulée de Nasser. Maintenant, c'est une certitude, tout le monde, les gens qui comptent surtout, sont derrière Emery et tout ça n'est que bénéfice, lui laissant tranquillement installer…
Unai Emery et son jeu
C'est peut-être la mission la plus compliquée d'Emery, faire changer de philosophie une équipe qui est tenante des 8 derniers trophées nationaux. C’est d’ailleurs parce que leur domination n'était que nationale, qu'il fallait changer.
Cela est passé par les départs de Zlatan et David Luiz, et le chemin continue avec la destruction du milieu à trois (qui manquait de vitesse, d'un relayeur vraiment offensif en plus de ne pas être au point techniquement), ne serait-ce qu'au niveau des hommes. L'opération est en marche, même lorsqu'ils jouent en 4-3-3. Les joueurs adoptent la tactique plus directe du Basque, avec une grande participation des latéraux au jeu offensif.
Il aura plus de cartes en main en cette fin d'année notamment pour mettre en place le tant attendu 4-3-2-1 et poursuivre la mue de l'équipe.
Emery : Sa responsabilité dans les résultats
Cela dépend, selon ses choix et/ou ses hommes. Si beaucoup de faux-pas sont à mettre sur sa note, certaines copies comme face à Ludogorets sont dûes à au manque de motivation, voire de professionnalisme.
Après, c'est à l'entraîneur de les bouger et s'il ne le fait pas suffisamment, on retiendra qu'il n'a pas su le faire. Une chose est sûre, c'est que Emery, et Paris donc, devra faire mieux que lors de la phase aller, où il a failli dans les gros rendez-vous (défaite à Monaco, deux nuls face à Arsenal, deux nuls concédés à la maison face à Marseille et Nice pour une victoire à Lyon).
Les errances tactiques d'Emery
Dans certaines de ses compositions également, ses supporters devaient se gratter la tête. Placer Matuidi plus haut a tout son sens contre Arsenal, où plus de densité n'est pas de refus. Par contre, le mettre dans cette même position contre des équipes plus faibles se justifie moins, parce que son équipe doit faire le jeu, notamment Cela expliquait en partie les difficultés de son équipe à s'imposer à l'extérieur, au sens propre.
De même que l'installer comme leader du milieu, aux côtés d'un Nkunku qui fêtait sa première titularisation en Ligue 1 et d'un Krychowiak en mode Ligue des champions (contrairement aux matchs de Ligue des champions, où il se contente de jouer un rôle discret), qui devait un peu plus se montrer, pouvait laisser présager quelques difficultés. Le coaching d'Emery est aussi douteux par moments, quand il tarde à changer ce qui ne va pas ou qu'il ne fait pas entrer ses attaquants, pas même pour remplacer ceux qui loupent leurs matchs. L'avantage, c'est qu'il a déjà fait une large revue d'effectif et le plus dur est probablement passé pour lui.