Il est assez aisé de réaliser une bonne recette : il suffit souvent d'avoir de bons produits et de leur donner le bon assaisonnement. Mais ce qui fait la différence entre un cuisinier lambda et un véritable cordon bleu, c'est la façon particulière de donner de la saveur à des ingrédients en étant rigoureux dans la préparation. Avec Neymar et Mbappé, le cuistot Emery récupère deux aromates très épicés auxquelles goûteront les défenses françaises et européennes cette saison. Le FC Metz a d'ailleurs ce vendredi subit pour la première fois le courroux de cette attaque galactique, déjà très complices (1-5).

Mais quelle est la meilleure manière de les associer au goleador Edinson Cavani, élément principal de l'attaque parisienne depuis le départ de Zlatan en 2016 ? Focus sur les différentes solutions qui s'offrent au coach basque du PSG.

Le 4-3-3 traditionnel

Dans un 4-3-3 classique pour les parisiens, la donne serait simple. Le milieu Motta-Verratti-Rabiot serait souverain au milieu, derrière le trident offensif composé par les trois stars. C'est le système de jeu qui semble le plus évident tant l'animation offensive serait évidente pour les trois larrons : permutations à gogo et danger qui viendrait de tous les côtés, soutenue par un milieu de terrain assez dense. Mais le principal bémol serait la mise sur le banc de Julian Draxler, l'un des meilleurs offensifs parisien la saison dernière et plébiscité par les observateurs pour gratter une place de titulaire dans le 11 qu'il ne trouverait pas dans ce système de jeu.

Que ce soit ce dernier ou non, les absents du 11 en attaque seraient de toute manière nombreux : Di Maria, Lucas, Pastore, Di Maria, Lo Celso.. Pas sûr que les egos soient ménagés cette année.

Le 4-2-3-1 du chef

À son arrivée l'été dernier dans le club de la capitale, Unaï Emery avait prévenu : le jeu de possession instauré par Laurent Blanc depuis le début de son mandat allait prendre fin au profit d'un jeu rapide et offensif, dans un 4-2-3-1 porté par le Flaco Pastore.

Les blessures à répétition de ce dernier n'ont pas permis au coach espagnol d'instaurer ce système de jeu sur le long terme. Mais avec ses nouveaux joujous, Emery pourrait se faire plaisir. Cavani en pointe, Draxler à gauche, Mbappé à droite et Neymar comme électron libre en 10 : rien à dire, sur le papier, cela fait saliver.

C'est malheureusement au milieu de terrain que le bât blesse : Verratti et Rabiot seraient titularisés et l'équilibre de l'équipe en pâtirait tant les deux joueurs ne possèdent pas la capacité de récupération de Thiago Motta. On peut légitimement douter de la complémentarité des deux joueurs dans les phases où le PSG subirait face à un adversaire de niveau égal ou supérieur, sans compter les très hypothétiques retours défensifs des quatre de devant.

Le 4-4-2 épicé

Dans ce 4-4-2, le meilleur rôle serait donné au petit nouveau, Kylian Mbappé. Révélation de la saison dernière dans le 4-4-2 monégasque aux côtés de Radamel Falcao, Kyky retrouverait à Paris un système identique aux côtés d'Edinson Cavani en pointe, avec Neymar à gauche et un autre offensif de l'autre côté.

Ce système de jeu permettrait aussi aux latéraux parisiens très offensifs, Kurzawa/Berchiche à gauche, Alves/Meunier à droite, de prendre leurs couloirs et de combiner avec leurs partenaires offensifs. Mais encore une fois, le problème se situerait au milieu de terrain, où Rabiot et Verratti n'assurent pas un repli défensif extrême ni des colmatages de brèches causées par les envolées lyriques des quatre offensifs. En somme, c'est un système pour la Ligue 1, mais qui ne serait certainement pas viable lors des soirées européennes.

Le 3-5-2 salade-tomate-oignon

Inoubliable lorsque Laurent Blanc l'a utilisé en quart de finale retour de la Champion's League face à Manchester City en 2015-2016, le 3-5-2 n'a pas laissé de très bons souvenirs aux suiveurs du PSG.

Mais avec les joueurs qui composent désormais l'effectif du club, l'idée est loin d'être saugrenue. Déjà, la charnière centrale Silva-Marquinhos accueillerait le jeune Presnel Kimpembe et lui offrirait le temps de jeu que son talent mérite. Les très offensifs Kurzawa et Alves pourraient se faire plaisir en faisant l'essuie-glace sur toute la longueur de leurs côtés et offrir de nombreuses solutions. Verratti et Rabiot seraient tous deux positionnés en 8, avec Neymar en 10 juste derrière le C et le M. Là où le système est intéressant, c'est que l'assise défensive offerte par l'hydre à trois têtes de derrière ainsi que par les latéraux offre une liberté plus importante au milieu parisien qui pourraient exprimer au mieux leurs qualités, tandis que les trois de devant combineraient à volonté.

Il y a toujours le soucis des joueurs sur le banc, mais ce système semble être le plus efficace et spectaculaire pour ce PSG tout feu tout flamme.

Les solutions sont donc nombreuses pour Emery qui doit faire face au meilleur soucis du monde : le choix du riche. Entre Cavani, Neymar, Mbappé, Draxler, Di Maria, Pastore, Lucas, Verratti, Rabiot, Motta.. L'entraîneur a de quoi concocter un 11 aux petits oignons. Mais gare à l'indigestion, il peut désormais être facile d'avoir les yeux plus gros que le ventre.