Le week-end dernier, Kevin Mayer est rentré dans l’histoire de son sport, le décathlon, mais aussi dans l’histoire du sport mondial tant la performance accomplie est grandiose. Le 16 septembre au Décastar de Talence, il a explosé le record du monde du décathlon détenu jusqu’alors par son idole Ashton Eaton.

Un record impensable il y a deux ans

En améliorant la marque de l’Américain (9126 contre 9045 points), le Français a effacé un record qu’on ne pensait pas voir tomber dans les dix prochaines années. Lorsqu’Eaton avait réalisé son exploit en 2015, personne ne pensait que presque trois ans plus tard, quelqu’un ferait mieux.

Passer les 9000 points représentait déjà un accomplissement incroyable, Mayer vient de franchir les 9100 points. En décathlon, 81 points, c’est quelques dixièmes gagnés par ci, par là, quelques centimètres à gauche, à droite en lancers ou en sauts. Pour réaliser cela, l’athlète tricolore a dû s’employer et battre ses records personnels dans presque la moitié des épreuves sur les dix au total. C’est dire.

En athlétisme, pas loin de Renaud Lavillenie

Avec ce total de points, Kevin Mayer est donc le nouveau recordman du décathlon. L’athlétisme français compte désormais deux sportifs au sommet avec les deux meilleures marques planétaires. Au décathlon donc et aussi à la perche avec depuis 2014, Renaud Lavillenie (6m16).

Le saut de Lavillenie avait eu à l’époque plus d’impact car Sergei Bubka détenait le précèdent record depuis vingt ans. Quoi qu’il en soit, l’athlétisme français vit de beaux jours même si les titres mondiaux ou olympiques ne sont pas nombreux. Lavillenie a pour le moment un meilleur palmarès que Mayer avec notamment un titre olympique mais ce dernier peut aller le chercher à Tokyo et s’il y parvient, il aura tout gagné puisqu’il est déjà le champion du monde en titre.

Le décathlon, un sport peu médiatique

On pourra alors faire un nouveau parallèle à la fin de sa carrière. La place de sa performance dans le sport mondial ou français est difficile à définir car malheureusement, ce n’est pas le sport qui fait le plus lever les foules et qui occupe une grande place dans les médias. L’exploit est retentissant mais il ne fait pas couler beaucoup d’encre.

Ce n’est pas non plus un titre. S’il est champion olympique, on en reparlera mais en athlétisme, on pense aux trois titres de Marie-José Perec dont un doublé à Atlanta. Dans les autres sports, on pense à Alain Prost, Jean-Claude Killy entre autres dans les sports individuels. En France, on met peut-être trop en avant les sports collectifs mais ce sont les sports avec le plus de licenciés et qui font certainement plus rêver ou vibrer. Au lendemain du titre de champion du monde des Bleus, il est quasiment impossible de faire mieux en termes d’émotions.