Les rencontres de Football de très haut niveau peuvent se décider sur des détails. Lors de matchs couperets, à élimination directe, un rien peut faire chavirer une équipe dans l'ivresse de la joie ou l'obliger à panser ses plaies et sécher ses larmes. Consciente de cela, l'équipe nationale égyptienne a mis toutes les chances de son côté pour soulever le trophée tant espéré de la Coupe d'Afrique des Nations. Au point de mettre en place un stratagème sur les tirs au but très efficace, mais également grandement décrié.

Les tirs aux buts, spécialité égyptienne

Remporter 7 Coupes d'Afrique des Nations n'est pas donné à tout le monde. Et pour cause, seule l'Egypte peut se targuer d'un tel succès dans la compétition, loin devant le Cameroun (5 titres), le Ghana (4 titres), le Nigéria (3 titres), la Côte d'Ivoire, la RD Congo, l'Algérie (2 titres), le Congo, le Soudan, la Zambie, le Maroc, la Tunisie, l'Afrique du sud et l'Ethiopie (1 titre). La suprématie des Pharaons s'est construite dans le temps avec un premier titre en 1957 (première édition de la CAN), et un dernier en 2010, point d'orgue d'un triplé historique (2006, 2008, 2010). Porter une attention particulière aux détails est primordial pour obtenir de tels résultats.

Les Egyptiens en ont pris conscience au point de se focaliser sur l'exercice très périlleux de la séance de tirs au but. Un domaine qui réussit très bien au pays le plus titré de la Coupe d'Afrique puisqu'il était, avant cette finale, invaincu lors des séances de tirs au but depuis 1982. Au cours de cette édition 2022 de la CAN, l'Egypte est devenue la première nation de l'histoire à disputer 4 prolongations consécutives.

Réussissant par deux fois à l'emporter aux tirs au but contre la Côte d'Ivoire et le Cameroun. Le secret derrière cette réussite ? Une bouteille.

L'antisèche au cœur du débat

La réussite de Mohamed Qotb Abou Gabal Ali, plus connu sous le nom de Gabaski, n'a échappé à personne. En effet, le gardien égyptien de Zamalek a secoué le monde en réussissant de nombreuses fois à stopper les tirs au but adverses.

Plongeant régulièrement du bon côté lors des séances, le gardien paraissait comme doté d'un 6ème sens. Mais en regardant de plus près, une explication beaucoup plus rationnelle a permis d'y voir plus clair. Le portier égyptien disposait d'une antisèche scotchée à sa bouteille d'eau, qu'il allait consulter avant chaque tentative adverse...

En se focalisant sur les habitudes de tirs des adversaires, le staff technique de l'Egypte mené par la légende Essam-el Hadary (devenu entraîneur des gardiens), a fourni à Mohamed Gabaski un réel atout pour repousser les tirs adverses. Une approche méthodique qui a sans aucun doute possible, permis d'optimiser les performances du gardien de but et aidé l'équipe d'Egypte à se hisser jusqu'en finale où malheureusement pour elle, le stratagème n'aura pas suffit.

Cependant l'utilisation d'un tel procédé a beaucoup fait parler. Les uns criant au génie, les autres à la supercherie ; l'affaire de la bouteille-antisèche suscité quelques réactions sur les réseaux sociaux :

« Franchement c’est juste astucieux et je n'’y vois aucune triche dedans. Tu étudies ton adversaire ! Franchement bravo !! »

« Ça n'a pas l'air très éthique dans l'esprit du sport mais si c'est pas explicitement interdit, alors c'est légal. »

« Aucune illégalité dedans... J'ai même envie de dire que ça démontre à quel point la séance de penaltys est préparée. Ça doit être montré pour bien faire comprendre que ce n'est pas du hasard, mais bien du travail ! Bravo à lui et surtout à son coach de gardiens »