Après 3,25 millions de billets vendus en moins de trois semaines, la première phase de vente de la billetterie des Jeux Olympiques et Paralympiques d'été de Paris 2024 qui a débuté le 15 février, vient de s’achever. La deuxième phase est prévue pour le 15 mars avec une polémique qui ne cesse d'enfler entre le Comité d'Organisation des Jeux Olympiques (COJO) et le public sur la cherté des billets.
Un million et demi de billets seront mis en vente à l’unité lors de cette seconde opération. Les billets pour la cérémonie d’ouverture sur la Seine ainsi que celle de clôture seront aussi proposés le même jour.
Les tarifs varient et vont de 90 à 2700 euros.
Plus de 3 millions de billets vendus
3,25 millions de billets vendus malgré des tarifs très élevés. La première phase de vente lancée il y a plus d’un mois est "un succès" selon Tony Estanguet ancien champion de canoë et président du Comité. Des billets vendus par packs de trois, 30 au maximum. Au total pour cette première opération, 13% ont été écoulés à 24 euros, 70% à moins de 100 euros et 4,5% à plus de 200 euros. Deux tiers du total des acquéreurs sont Français, le reste des acheteurs relèveraient de 158 nations.
Cette première phase est la plus grande vente de billets jamais réalisée en France pour un événement sportif, avec pour procédure, une offre mondiale et un tirage au sort, une première dans l'histoire des Jeux.
Paris 2024 a misé sur le principe phare des JO, la diversité des disciplines, pour s'inspirer et penser une opération de billetterie d'envergure internationale, désapprouvée néanmoins par la majorité des français.
Beaucoup de critiques
Une série sans fin de questions et de critiques a été enregistrée depuis le lancement de cette première phase de vente le 15 février dernier.
Ces reproches ont été particulièrement remarqués sur les réseaux sociaux et ont concerné les tarifs des billets jugés trop prohibitifs. En effet, depuis l'ouverture de la billetterie, les attaques des fans du mode du sport fusent sur les plateformes. Les internautes mais également le grand public ne comprennent pas et ont durement réagi contre le COJO.
D’après un sondage publié le 5 mars 2023, 82 % des Français interrogés considèrent que ces prix sont trop élevés. Les raisons de la colère: la stratégie tarifaire des organisateurs et le " système contraignant" de packs. Les questions du plancher soit trois places pour trois sports différents et du plafond fixé à trente places, semblent avoir beaucoup contrarié.
Le gouvernement a été également interpellé sur le sujet au Sénat. La ministre des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques, Amélie Oudéa-Castéra, avait répondu sans convaincre. "Ce sont des sports exceptionnels, des athlètes exceptionnels et un moment lui-même exceptionnel qui est très demandé" a-t-elle déclaré en ajoutant qu'il y avait déjà sept sports qui ont été déjà vendus.
La ministre n'a donc pas fini de persévérer dans sa logique et de continuer en soulignant qu'il y avait un vrai engouement du public pour ces jeux et que le COJO restait extrêmement attentif à l’accessibilité des tickets.
Des perceptions différentes
Les organisateurs à leur tour, pour temporiser les esprits, ont essayé de faire mieux en précisant qu'au total un million de billets à 24 euros et cinq millions à 50 euros ont été mis à la disposition du public. Tout semble avoir été rééquilibré pour le comité d'organisation. A préciser toutefois, que la majeure partie des billets encore disponible, est à des prix supérieurs à 50 euros et même à plus de 100 et de 150 euros. La tranche la plus chère restant la seule encore à acquérir.
Mais, au delà de ces arguments, une question bien profonde se pose à tous: ces places sont-elles réellement accessibles? Pas de réponse raisonnable pour le moment car manifestement, de grandes différences de perception subsistent entre les organisateurs des Jeux et le citoyen modeste.