Les neurosciences étudient scientifiquement le système nerveux, des cellules en passant par les organes, jusqu’au cerveau. En Californie, une firme de technologie- Halo Neurosciences- est spécialisée dans ce domaine. Il est possible de se procurer un de ses produits jusqu’à présent réservé aux athlètes professionnels ou à la formation de pilotes militaires et forces spéciales américaines. Il s’agit d’un objet connecté destiné à stimuler le cerveau lors des activités physiques et sportives : le Halo Sport. Sous la forme d’un banal casque audio diffusant des stimulations dans certaines zones du cerveau, il peut optimiser les performances sportives.

Comment ce casque fonctionne t-il ? Quels résultats en espérer et dans quelles limites? Voici quelques éléments de réponses.

Un casque et des impulsions électriques est au menu de votre séance de sport. On sait que la stimulation du cerveau peut se faire de manière chimique avec la cigarette ou des substances telles que le café, le thé. Il existe aussi des traitements par simulations électriques pour les malades atteints de la maladie de Parkinson. Cette technique de stimulation indolore est connue sous le nom de TDCS (stimulation transcrânienne du courant continu). Son principe est de distribuer un faible courant électrique (de 1,4 à 2,1 milliampères) sur une partie ciblée du cerveau afin d’exciter les neurones et de les concentrer sur une action spécifique.

Daniel Chao est le co-fondateur et CEO de Halo Neuroscience. Titulaire d'un doctorat en neurosciences de l'université de Stanford, il a eu l’idée de solliciter le cerveau grâce à un casque, depuis l’extérieur, grâce à la technique TCDS. Le fonctionnement du casque Halo sport est très simple : les picots en mousse sont placés sur les écouteurs et servent d'électrodes qui vont distribuer le courant et accélérer les neurones vers le cortex moteur du cerveau.

Par cette technique baptisée « neuropriming», le casque va permettre de devenir plus performant et ce, plus rapidement qu’un entraînement conventionnel.

Effet placebo ou réelle efficacité pour le sport ?

Le neuropriming peut augmenter certaines qualités nécessaires lors des séances d'entraînement telles que l'explosivité ou la dextérité.

Afin d'évaluer ce casque innovant sur des sportifs de haut-niveau en athlétisme, ski, snowboard ou encore sur des joueurs de football américain, un premier test a été réalisé sur un mois. Il concernait des membres de l'équipe olympique de saut à ski et a permis d’améliorer la puissance de saut des porteurs de casque halo de 31%, contre seulement 18% pour un groupe placebo. Un autre test de 5 semaines a été réalisé sur 10 athlètes issus de différentes spécialités en athlétisme et scindés en deux groupes. Le gain à été de 12 % en puissance pour les sportifs équipés du casque Halo contre 1,7% pour le groupe placebo. Le casque a également été testé par des footballeurs américains, des sportifs de haut-niveau et tous le plébiscitent.

Quelles sont ses limites dans un contexte sportif ?

Certains spécialistes en neurosciences pensent que le Casque Halo Sport pourrait inhiber un processus de régulation dans le cerveau qui empêcherait les muscles de forcer jusqu’à la blessure. Un tel objet connecté reste limité aux adultes et il est actuellement proposé comme un gadget, non un produit médical, ce qui lui permet d’éviter une réglementation plus stricte.

Déjà d’autres applications à l'horizon

Au-delà des performances sportives, plusieurs études indépendantes concernant la stimulation transcrânienne à courant continu ont mises en évidence ses effets positifs sur la mémoire ou les troubles de l'humeur. Les géants du web rachètent régulièrement des entreprises high-tech et regardent de très près cette technologie.

En effet, demain, outre le sport, ce type de produit pourra servir à suivre sa scolarité et des études spécifiques, apprendre en un temps record une langue étrangère ou accélérer la rééducation de malades atteints par un accident cardio-vasculaire.