Depuis quelques années, les moyens pour investir son argent sur internet se sont démultipliés. De nos jours, il existe des méthodes modernes et très développées qui permettent de faire fructifier son portefeuille. Mais comme le virtuel reste l’inconnu, il y a parfois des dérives. C’est le cas avec la nouvelle technologie NFT, les Non-Fungible Token, autrement appelé le marché de l’art numérique. Dans les grandes lignes, il faut savoir que ce marché est à l’origine du changement de nom de Facebook en “Meta”. Meta représente le “méta-univers” ou Métaverse dans le langage des NFT.

En réalité, les NFT représentent une œuvre numérique qui sera ensuite intégrée à la Métaverse afin de créer un mélange des mondes et qui permettra ensuite, d’atteindre jusqu’à plusieurs milliards de dollars à la vente. Si cet écosystème est encore inconnu du grand public, de nombreuses personnalités ont choisi d’investir dans ce domaine en lançant leur propre projet.

C’est le cas de Laurent Correia, membre de la JLC Family, connu pour être le mari de Jazz, l’influenceuse suivie par près de 4 millions de personnes dans le monde. Aujourd’hui, un ancien partenaire de Laurent décide de prendre la parole pour alerter sur un projet NFT qu’il a partagé avec la star de la téléréalité française.

Mohamed Amin, 41 ans est un homme d’affaires originaire de Dubaï qui prend la parole pour mettre en garde sur les pratiques jugées douteuses de Laurent. Entretien.

Que faites-vous dans la vie ? Depuis combien de temps êtes-vous à Dubaï ?

J’ai 41 ans, je suis à Dubaï depuis 2005. J’ai des business privés et je travaille également en qualité de directeur commercial de temps en temps.

Connaissiez-vous la JLC Family avant de participer à ce projet ?

Non pas vraiment, mais évidemment je les voyais sur Instagram ! Je regardais leur profil sur les réseaux sociaux et après avoir été arnaqué, j’ai constaté qu’en France aussi, ils avaient aussi une mauvaise réputation à ce niveau-là. D’ailleurs je crois qu’ils ont aussi eu affaire à des histoires de dropshipping et de produits non livrés aux consommateurs.

Quand avez-vous rencontré Laurent pour la première fois et à quelle occasion ?

Je ne l’ai jamais rencontré personnellement. Toutes nos interactions se passaient sur ce tchat vocal, il était très actif sur la conversation autour du projet. C’était en fin d’année 2021.

Concrètement, comment et quand ce projet a-t-il démarré ?

En fait, tout a commencé en décembre 2021. Ils ont entamé la promotion autour du projet avec deux grosses pages NFT et NFT Money avec plus d’un million d’utilisateurs. C’est de cette manière que j’ai entendu parler du projet. On nous promettait que de nombreuses personnalités de renommée internationale faisaient partie du programme. Les noms de LeBron James et Kanye West sont sortis.

On voyait les photos de Laurent, il nous a rassuré en nous montrant sa famille, il ne pouvait pas nous tromper puisqu’il était connu. Nous sommes entrés dans le projet avec un partenaire de Laurent, Guillaume Rassemi. Ce dernier est aussi soupçonné d’avoir pris notre argent sans donner de nouvelles.

Pour vous, quels étaient les objectifs de votre participation à ce projet ? Quelles étaient vos attentes ?

Je pensais acheter des NFT et obtenir les bénéfices de ces monnaies. Je m’attendais à des événements sur des yachts où l’on pouvait rencontrer d’autres potentiels partenaires. Je pensais gagner en valeur, mais peu à peu les choses fonctionnaient au ralenti. On devait vendre 6000 NFT, quand nous voyons que même pas 2000 étaient vendus sur le projet.

C’est alors que Laurent a disparu des radars. Nous n’avons plus eu de ses nouvelles.

De son côté, qu’est-ce que Laurent et ses associés vous ont promis ?

Il faut savoir que Laurent nous a vendu via son lifestyle et sa notoriété, un projet plein de promesses pour nous pousser à investir. En tout, nous avons investi 500.000 dollars qui se trouvaient sur un portefeuille virtuel, ils ont disparu. Quand Laurent s'est absenté en raison de la naissance de son fils (London Sky, NDLR.), l’argent s'est également évaporé du porte-monnaie. Pour nous rassurer, Guillaume a tenté de nous garder le plus longtemps possible. Mais peu à peu, les choses se précisent et les deux pages ont été supprimées. Il y a une série de messages sur WhatsApp dans nos sources pour le prouver.

En réalité : Laurent a supprimé l’Instagram du projet NFT (Billionaire Dogs Club) et quand on s’est rendu compte de ce qu’il avait fait, il l’a récupéré. Mais ils ont supprimé le serveur discord qui avait 90.000 personnes et c’était la principale plate-forme de communication pour le projet sans compter qu'il a supprimé de son biographie instagram qu’il était le fondateur de ce projet NFT.

Concrètement aujourd’hui, que reprochez-vous objectivement à Laurent et pourquoi faire cette démarche auprès des médias ?

Aujourd’hui, nous travaillons sur deux points. Premièrement nous sommes en train de réunir de nombreux témoignages pour constituer un dossier “e-crime justice” (dossier de cybercriminalité, NDLR.) afin de les mettre devant la justice des Émirats Arabes Unis.

Nous ne nous attendons absolument pas à récupérer notre argent mais nous souhaitons qu’il soit puni pour les faits qu’il a orchestrés. Il montre une vie de rêve sur Instagram, avec de grosses voitures, de belles maisons et un joli lifestyle alors que derrière, il est soupçonné d’arnaquer des gens. La raison pour laquelle j’ai contacté les médias c’est pour montrer que nous avons besoin de dire la vérité aux gens : il existe sur Instagram des personnalités publiques, des personnes qui vous éblouissent par leur niveau et mode de vie tandis qu'en réalité, ce n’est juste qu’une question d'appât. En fait, notre volonté est aussi une prise de conscience autour de la technologie NFT, afin que les personnes désirant entrer dans ce type de projet soient pleinement au courant des risques encourus.

Les arnaques sont toujours présentes, il faut détecter rapidement les signaux qui vous montreront qu’il s’agit en réalité d’escroquerie.

Combien de personnes sont aujourd’hui concernées par cette prétendue fraude ?

Entre 650 et 700 personnes sont désormais comptabilisées pour être plus concret et nous allons monter un dossier en justice.

Que dire du côté juridique ? Avez-vous intenté une action en justice contre les personnes qui vous auraient escroqué ?

Aujourd’hui, nous sommes environ une quinzaine de personnes à travers le monde entier, des États-Unis, de l’Allemagne, de l’Angleterre, de l’Afrique du Sud. Nous avons pour objectif de réunir 30 personnes au total pour constituer un dossier auprès de la police.

Depuis, avez-vous été en contact avec Laurent ou son entourage ?

Avant qu’ils disparaissent, ils ont été mis au courant de nos préoccupations. Tout le monde les a contactés pour leur demander des explications. Les gens se sentaient duppés, et évidemment personne n’a répondu de leurs côtés. Nous avons tenté de mettre des commentaires sur leur page Facebook, Instagram afin de leur montrer que nous n’en avions pas fini avec cette histoire. Laurent ne pouvait pas répondre puisque son compte Instagram avait été désactivé. Quant à Guillaume Rassemi, il m’a bloqué dès qu’il a vu mes messages de plaintes.

Combien d’argent avez-vous personnellement perdu sur ce projet NFT ?

J'ai perdu plus de 700 dollars (620 euros).

Mais d’autres personnes ont perdu 1000, jusqu'à 2000 dollars, des sommes qu’ils avaient placé sur leur épargne et qu’ils ne pourront plus retrouver aujourd’hui. C’est une situation inadmissible et c’est pourquoi, nous souhaitons que justice soit faite.

Qu’attendez-vous de la justice ? Combien d’argent avez-vous perdu et comment obtenir une compensation ?

Légalement, n’importe qui peut monter un dossier de cybercriminalité aux Émirats Arabes Unis. Peu importe votre nationalité, si quelqu’un estime que vous avez effectué une fraude ou commis un délit, vous serez puni pour ces actes. Il existe une loi à Dubaï qui protège contre les arnaques et nous espérons qu’il sera puni pour ces escroqueries.

Les propos tenus dans cet article ressortent d’un témoignage qui n’engage que l’auteur de ce dernier et en aucune manière Blasting News. De son côté, la JLC Family n’a pas répondu à nos sollicitations.