Talentueux orateur et tribun populaire, Jean-Luc Mélenchon est incontestablement monté au premier plan des personnalités politiques françaises à ce jour. Et le sourire, il peut l'avoir ; même si de son propre aveu, il espérait mieux ! Fraîchement élu député et disposant d'un groupe parlementaire à l'Assemblée Nationale, il a désormais les moyens de faire entendre sa voix haut et fort dans l'hémicycle. Et il ne s'en cache pas, il en profitera au maximum pour mettre des bâtons dans les roues du Président Macron dont il prédit depuis toujours la chute sans la voir arriver.

Une chose est sûre, rien n'est jamais simple avec celui qui veut porter les bases de la nouvelle gauche. Alors, afin de percer la personnalité du tumultueux futur président du groupe La France insoumise au Parlement, nous avons fait un tour d'horizon des points marquants de l'évolution de sa démarche si singulière.

Tout d'abord, il y a le Jean-Luc Mélenchon qui déchaîne les passions !

C'est le visage d'un Jean-Luc Mélenchon présidentiel qui a donné des sueurs froides à François Hollande et Marine Le Pen jusqu'au premier tour de la présidentielle 2017. Posé et démonstratif à la manière d'un illustre professeur, Mélenchon a mis en difficulté ses adversaires avec des débats politiques très maîtrisés et des joutes oratoires de qualité.

Il ne manque pas l'occasion de rassembler les foules s'invoquant tour à tour "défenseur des pauvres", "artisan de paix", "protecteur de l'école", et même fondateur d'une "nouvelle République" face à des institutions qui ont montré leurs limites. Il se dit alors prêt à devenir le dernier "monarque" de la France, dans le but de la remettre directement entre les mains du peuple.

C'est donc un Mélenchon bienveillant qui se présente aux portes du pouvoir suprême du peuple français, taclant au passage le jeune Macron.

Et ensuite, c'est un Mélenchon aigri, colérique et auto-suffisant qui refait surface !

Quand sonne l'heure de la défaite présidentielle, Mélenchon se braque, voulant un temps contesté l'issu du scrutin avant de s'y soumettre.

Commence alors une période d'ambiguïté, qu'on ne connait pas à cet ardent combattant du Front National, sur la conduite à adopter par ses électeurs pour le second tour de la présidentielle. Il faut croire de ses propres mots que la défaite a été trop amère et qu'il avait espéré passer jusqu'au bout. Avec le nouveau président Macron largement élu et l'ouverture des législatives, Mélenchon se lâche et partage les coups espérant lui faire barrage. Du président Macron, il prédit pour les français "une baston méchante". L'ancien président François Hollande est quant à lui "un pauvre type". Face au député PS sortant Patrick Mennucci qu'il bat aux législatives à Marseille, il dit porter "un programme" de Gauche et estime que les socialistes n'ont plus leur place dans le paysage politique.

Il va encore plus loin en moquant le patron du PS Jean-Christophe Cambadélis qu'il estime à la dérive alors que lui est "encore là".

Pour celui qui se pose désormais en défenseur numéro 1 des travailleurs, une chose est claire : il veut être le premier opposant du Chef de l'Etat Emmanuel Macron, mais ne veut surtout pas d'opposition face à lui ou entre ses rangs. Les communistes en savent quelque chose de la conception de la paix et du partage de Mélenchon. Tout est bon quand il est en tête comme à la sortie des urnes dimanche 18 juillet où à 20H il proclamait tout sourire : "Il paraît que TF1 m'annonce élu à 60%". Comme quoi quand il gagne, il reconnaît les résultats de TF1 et quand il perd, il préfère attendre ceux du Ministère de l'Intérieur.

Il faut espérer que la cause des travailleurs ne deviendra pas la prochaine instrumentalisation du débat politique, mais avec lui tout semble bon à prendre pour imposer sa façon de penser. Et il ne s'en cache pas comme avec le cas de l'affaire Ferrand. Ou vous croyez aux chiffres et aux prédictions de Jean-Luc Mélenchon, ou vous êtes contre lui !