Woody Johnson, héritier des cosmétiques Johnson & Johnson, et propriétaire du club sportif des NY Jets, vient donc d’être désigné Ambassadeur des États-Unis à Londres, auprès de la cour de Saint-James et de SM la reine. Mais il ne sera pas ce soir à Grosvenor Square, alors que Donald Trump prêtera serment à Washington. En revanche, Matthew Barzun, l’actuelle éminence, a déjà fait ses valises. Tout comme Jane Hartley et Daniel Yohannes (le représentant permanent auprès de l’OCDE dont le siège est à Paris), et tant d’autres de par le monde. The Donald a congédié tous les chefs des missions diplomatiques ou envoyés spéciaux des États-Unis de par le monde, avec effet ce matin, 20 janvier.

Ce sont les chefs-adjoints de mission, des diplomates professionnels, qui assureront la transition… Mais ils sont aussi, pour la plupart, sur sièges éjectables et devront rentrer à Washington ou se livrer au jeu des chaises musicales entre diverses capitales. C’est la première fois qu’un président étasunien prend une telle décision.

Longue vacance écourtée

On sait qui fera le déménagement de Tel Aviv à Jérusalem, dont l’annonce a été confirmée par l’ambassadrice nominée par Donald Trump auprès des annoncées moribondes Nations-Unies. Car Trump veut couper les vivres à l’Onu et sans doute traiter directement par tweets avec ses homologues russe et chinois. Ce transfert se fait au grand dam de l’Autorité palestinienne et de la France qui envisagent de très lourdes conséquences… Mais The Donald n’en a cure.

Tout comme il veut hâter les formalités, superflues à ses yeux, de désignation définitive de son corps diplomatique. On sait déjà qui sera à Rome et Madrid, un promoteur immobilier et un financier. Paris reste dans l’expectative. Pour longtemps (soit jusqu’après les prochaines élections en France) ou non ? Théoriquement, la confirmation de la nomination d’un ambassadeur étasunien prend des mois.

La candidate ou le postulant doit mettre tout à plat quant à ses finances, ses biens, intérêts, et même dispositions d’esprit. CIA et FBI contrôlent en douce. Plus vous êtes riche (et la plupart des chums du Donald intéressé le sont), plus cela prend du temps. On ferme un peu les yeux sur le passé et les propriétés des ‘’cocktail ambassadors’’, nommés à La Barbade, voire en des pays tels Andorre ou San-Marino (qui se contentent d’un vice-consul).

Pour les autres, l’Office of Governement Ethics les traite tel un Ouzbek ou un Philippin au chômage sollicitant une carte de séjour en France. Puis il faut obtenir le blanc-seing du Sénat. Qui ne vous demande pas de cocher la bonne case pour désigner la capitale de la Norvège (Tombouctou ? Kuala Lumpur ? Helsinki ? Oslo ?) mais entre dans les détails. L’un des candidats d’Obama croyait que la Norvège, qu’il a su situer sur une carte (d’Europe, pour lui faciliter la tâche), était une république. Recalé… Mais Donald Trump trouve tout cela inutile. Qui postule est un vieux pote, dont il connaît le par au golf, et si sa fille porte des robes crées par la maison de couture d’Ivanka…

Gratte-ciel dominant la Concorde ?

Je connais un peu l’ambassade parisienne, non pour y avoir travaillé, mais pour y avoir œuvré pour son contractant en sécurité.

Je conçois que l’ex-ambassadrice se sentait à l’étroit dans ses locaux. Elle a donc déposé un permis de construire un bâtiment moderne dans les jardins de l’ambassade qui jouxtent ceux de l’Élysée. Un R+2 discret, avec large parking. Le dossier est en suspens, la mairie ayant donné un avis favorable, mais il y a eu des questions soulevées et je ne sais plus trop où cela en est… Le nouvel ambassadeur trouvera-t-il le bâtiment trop étriqué, sera-t-il tenté de rajouter des étages ? S’il s’agit d’un Texan, signalons que si le terrain jouit de l’exterritorialité, ce n’est peut-être pas le cas du sous-sol… Mieux vaudrait s’enquérir avant de creuser… Un incident diplomatique est si vite arrivé.