À Minneapolis, une vidéo réalisée par un témoin de la scène ce lundi 25 mai, est partagée massivement sur les réseaux sociaux. On observe un homme d’origine afro-américaine plaqué au sol, sur le ventre. Appelées pour un acte d’ivresse sur la voie publique, les forces de l’ordre ont réalisé une arrestation très musclée. Un policier blanc est visiblement en train de procéder à l'arrestation d'un homme noir, apparemment quadragénaire. La brutalité avec laquelle il le maintient en place témoigne peut-être de la dangerosité du suspect mais sa capture est aujourd’hui contestée.
Voici #GeorgeFloyd. Il a été tué par un policier blanc à Minneapolis.Dans la vidéo publiée hier l'agent a Floyd au sol.Son genou est sur son cou. Floyd crie à l'aide à plusieurs reprises.”Je ne peux pas respirer.”Les passants ont supplié l'officier de le relâcher,mais il refuse. pic.twitter.com/zfsx5Bs8CV
— Laeticia Hallyday (@LHallyday) May 27, 2020
George Floyd n'est pas armé. Cependant pour l’immobiliser sur le ventre, le policier lui bloque son genou sur le cou. Ainsi, les internautes assistent à une scène ‘insoutenable’ où l’on entend même des passants qui demandent à la police de ‘prendre son poul’ pour vérifier s’il respire encore. Les policiers qui le maintiennent dans cette position jusqu’à l’arrivée d’une ambulance ne prêtent pas attention aux appels de détresse de cet Américain.
Et ce malgré des tentatives d’appel au secours notamment en raison de douleurs thoraciques. Georges Floyd est mort quelques heures plus tard. Bien qu’une ambulance l’ait transporté dans l’hôpital le plus proche du lieu de son arrestation, il n’a donc pas survécu. Pour sa famille, la faute est entre les mains des policiers qui auraient fait un ‘usage excessif et inhumain‘ de la force.
Leur avocat évoque même 'un acte raciste' et demande la ‘fin du profilage racial et de la minimisation des vies noires par la police’.
Les manifestants devant le commissariat pour faire entendre leur colère aux collègues des policiers responsables du meurtre de #GeorgeFloyd.#Floyd #COVID__19 #BlackLivesMatter pic.twitter.com/JWH3im8UBe
— Eliza Bertrand (@Pour_lutter) May 27, 2020
De nombreuses manifestations se sont organisées dans le pays pour dénoncer cet acte.
Le pays de Donald Trump reste en proie à l'épidémie de Coronavirus après avoir franchi la barre des 100.000 morts.
Les quatre policiers limogés
Après cette arrestation musclée, la police de Minneapolis a pris la ferme décision de limoger les quatre agents concernés. Quelques instants après l’annonce de la mort de Georges Floyd, des centaines de manifestants s’étaient rendues devant le commissariat de cette ville du Minnesota pour protester. Le maire de Minneapolis a pris son compte Twitter pour annoncer ‘la bonne décision’ de ‘renvoyer les quatre policiers impliqués dans la mort de George Floyd.
Four responding MPD officers involved in the death of George Floyd have been terminated.
This is the right call.
— Mayor Jacob Frey (@MayorFrey) May 26, 2020
Cette affaire rappelle celle de la mort d’Eric Garner, un afro-américain suspecté de vendre des cigarettes de contrebande, mort par asphyxie après l’arrestation des policiers de New-York en 2014.
Le débat relancé en France
Un débat qui est encore plus important aux États-Unis. Des disparitions successives de jeunes afro-américains tués pendant ou après des arrestations policières ont créé l’émoi et des émeutes dans le pays. La mort de Antonio Martin, Tamir Rice ou encore Michael Brown provoquent de vives contestations. Les plus vives sont celles de Baltimore en 2015 après la mort tragique de Freddie Gray. De nombreuses personnalités publiques comme Beyonce ou Rihanna ont appelé au calme pendant ces évènements.
En France, le débat autour des violences policières a été relancé et vivement commenté sur les réseaux sociaux depuis la diffusion du dernier numéro d’On est pas couché sur France 2.
À l’origine, des déclarations sur les bavures policières prononcées par la chanteuse et actrice Camélia-Jordana. Des propos vivement commentés sur Twitter depuis quatre jours. Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a lui fermement condamné ces propos. La chanteuse a confié sur le plateau de Laurent Ruquier ‘ne pas se sentir en sécurité face à un policier en France’. Selon elle, ‘des milliers d'hommes et de femmes se font massacrer quotidiennement en France’. Depuis, la jeune femme de 27 ans a maintenu ses déclarations et appelle même ‘Christophe Castaner à débattre avec elle sur le plateau de son choix’. Affaire à suivre.