Dès le 16 juin 2015, plus de 200.000 personnes se presseront au cœur de la commune de Waterloo et aux pieds de sa butte. Symbole ultime de la dernière défaite de Napoléon Bonaparte, la Bataille de Waterloo est aussi connue dans le monde entier pour sa fameuse Butte du Lion ou Lion's Mound comme disent nos amis anglais. Mais que représente réellement ce lion qui surplombe la morne plaine ?

Un hommage au Prince d'Orange, ce « héros »

Parmi les anecdotes qui circulent sur le sujet, l'une s'avère exacte. La Butte du Lion aurait été érigée à l'endroit même où le Prince d'Orange aurait été blessé.

Le Prince, ancien aide de camp de Wellington en Espagne, commandait les troupes belgo-hollandaises durant la Bataille de Waterloo. Enfin « commandait », le terme est un peu exagéré, comme l'a souligné l'écrivain Winand Aerts « Il ne joua aucun rôle à Waterloo, si ce n'est celui d'étendard vivant ! »

Un étendard qui fut pourtant mis à mal et blessé durant la bataille. Touché à l'épaule gauche lors d'une charge de la cavalerie française, SAR se serait même évanouie en tombant de son cheval. Transporté d'un poste médical avancé à un autre, le Prince d'Orange aurait finalement été soigné à Bruxelles pendant une semaine. Arthur Wellesley, le duc de Wellington et Prince de Waterloo lui aurait même rendu visite.

La construction d'un monument perpétrant le souvenir de cet acte héroïque fut décidé par le père du blessé, le roi du tout nouveau royaume des Pays-Bas, Guillaume Ier.

Un Lion colossal ! 

Bien que de nombreux projets furent envisagés, (une pyramide, un ossuaire, un édifice religieux, un immense sarcophage, etc…) c'est au final une butte (une pyramide conique pour être exact) assortie d'un lion en son sommet qui fut retenue.

Le projet a d'emblée plu au roi Guillaume Ier : le Lion représentant à la fois le symbole des Pays-Bas comme de la Grande-Bretagne. Il symbolisait donc à lui seul la victoire des alliés sur la France.

Erigée en 1826, le chantier de la butte aura duré presque trois ans. Ses chiffres sont astronomiques : 169 m de diamètre sur 41 m de hauteur et surtout 290.000 m3 de terres prélevées.

En son sommet, trône un colossal Lion en fonte. Pesant plus de 28 tonnes à lui seul, ce dernier a été coulé dans les ateliers de John Cockerill du côté de Liège. Dressé majestueusement à plus de 40 m de hauteur, l'animal devenu l'emblème de la commune de Waterloo, scrute l'ensemble des terres de l'ancien champ de bataille.

Sa gueule est ouverte et toujours orientée vers l'hexagone (en partie), dans une attitude comme le veut la légende de mise en garde envers la France : « Ne revenez pas, je veille jour et nuit! ». Sa patte posée sur le boulet/globe terrestre situé à côté de lui ayant pour but de symboliser le retour de la Paix en Europe.

Un monument contesté...

Objet de nombreuses contestations, ce monument ne fut bizarrement jamais inauguré officiellement.

En 1832, après l'indépendance de la Belgique, on proposa même de le refondre en boulets et autres armes… Avant qu'en 1918, une autre proposition voulait le faire sauter purement et simplement en signe de l'amitié franco-belge. Mais rien de tout ça ne se produisit. Heureusement !

Mais aujourd'hui et depuis de très nombreuses années, c'est un autre type de contestation qui a lieu. La commune voisine de Waterloo, Braine-l'Alleud digère mal le fait que la bataille comme la butte et les autres monuments classés soient tous communément appelés de Waterloo alors qu'en réalité, ils sont situés en grande partie sur le territoire de Braine-l'Alleud ! Même le dernier guide Michelin qui a accompagné l'ouverture de la route Napoléon ne fait aucune mention de Braine l'Alleud.

Ce qui a bien évidemment produit la colère du bourgmestre de cette commune…

Rappelons toutefois que si cette bataille et tout ce qui tourne autour est connu sous le nom de Waterloo, cela est dû au fait que le Q.G. du duc de Wellington était situé à Waterloo.

Difficile en tout cas d'imaginer qu'un jour on puisse appeler cette butte, la Butte de Braine-l'Alleud …