A la maison, la ménagère se débarrasse au plus vite des #ordures qu’elle déverse dans des bacs. L’odeur nauséabonde qui se dégage de ces dépotoirs de déchets oblige les passants à se pincer les narines. Mais au quotidien, des hommes et femmes écument ces lieux pour récupérer certains déchets, dont le #Recyclage va générer des revenus. Il faut alors fouiller, chercher et retourner les détritus, car un trésor est caché là-dedans. Charles Naintezem le sait. Le sexagénaire basé au lieu-dit Petit Wouri au quartier Bépanda à Douala (capitale économique du Cameroun) forme des monticules d’ordures tous les jours, qu’il laisse dégrader.

Les déchets sont étalés et retournés au soleil, puis tamisés pour en tirer du compost, un engrais naturel. Le processus dure environ deux mois.

Le recyclage des ordures

Charles Naintezem et les membres de son Ong baptisé «Gestion écologique communautaire des ordures ménagères» se ravitaillent aussi dans des ménages et restaurants. Ils y collectent des épluchures de tubercules (patates, macabo, manioc), de banane de plantain, des tiges de légumes, des restes de repas, des excréments d’animaux, entre autres. Au quartier New-Bell, dans l’arrondissement de Douala 2ème, Germaine Sengou est aussi lancée dans la fabrication du compost. Elle en tire l’essentiel de ses revenus et peut ainsi joindre les deux bouts face à la conjoncture économique.

Pour une tonne d’ordures recyclée, Charles et Germaine produisent environ 20 sacs de compost de 50 kg chacun. Le sac est vendu à 2500 F. Cfa (environ 3,81 Euros). Certains producteurs de compost affirment avoir déjà bénéficié de l’aide de l’Union européenne pour amortir leurs dépenses en carburant pour les tricycles et en main d’œuvre).

D’autres partenariats sont en cours de discussion, apprend-on.

La production du charbon écologique

Nandou Tenkeu Müller, 27 ans, collecte lui aussi les ordures ménagères. Mais le jeune camerounais les utilise pour la fabrication du charbon écologique. Un charbon non toxique et non Ogm! Les déchets ménagers collectés sont déversés et séchés, jusqu’à ce qu’ils perdent 99% de leur eau.

Ils sont ensuite carbonisés, puis intervient la phase de compactage. Le kilogramme du charbon écolo ainsi obtenu coûte 500 F. Cfa (environ 0,76 Euro). Le projet de Müller a aussi intégré l’aspect de la lutte contre les changements climatiques. «Nos fumées qui sont issues de la carbonisation contiennent du Co2 qui est capté par les feuilles des arbres de la mangrove comme pour effectuer la photosynthèse et nous redonner de l’oxygène. Notre projet permet aussi de protéger les bois de la mangrove contre l’exploitation au fin de charbon», explique le jeune homme. Le promoteur de la structure Kémit Ecology ambitionne de faire fortune avec cette découverte qui attire déjà l’attention de plusieurs bailleurs de fonds et organismes internationaux.

Müller vient d’ailleurs de signer une convention de partenariat avec le gouvernement camerounais. En novembre 2015, il avait été convié à la Cop 21 à Paris en France. Il y a présenté le fruit de sa recherche à de milliers d’investisseurs potentiels, tous des amis de la planète.

Le recyclage du plastique

D’autres «amis de la nature» au Cameroun se font de l’argent dans le recyclage des emballages et objets plastiques: des bouteilles, des chaises, des casiers de bouteilles, des seaux, entre autres. Ces plastiques sont transformés en pavés, tuiles, assiettes, chaussures. Un des promoteurs de cette filiale indique que chaque mois, il produit plus de 5000 plats, des talons de chaussures pour femmes et les roues de brouettes grâce aux objets en plastique recyclés.

Il y a aussi cette association de femmes handicapées basée à Douala qui récupère les emballages plastiques non biodégradables dans des poubelles pour confectionner des accessoires vestimentaires et des accessoires pour cuisine et décoration: porte-clés, porte-monnaie, sous plat, panier, sac-à-main, chapeau. Pour des prix à la portée de tous.