Le compliment aurait pu en vexer plus d’un. Vu par beaucoup comme le «Donald Trump néerlandais»- il a d’ailleurs assisté à plusieurs meetings du candidat républicain pendant sa campagne -Geert Wilders, 53 ans, à la tête de la formation politique qui inquiète du côté des Pays Bas, se réjouit, lui, de cette comparaison.

Le Parti pour la Liberté (PVV), un parti d’extrême droite fondée en 2006 par lui-même, est sur le point de remporter une victoire décisive aux Pays-Bas lors des élections législatives qui se déroulent le 15 mars au pays du gouda. Comme point de ressemblance entre les deux personnages, une ligne ultra-conservatrice et un même attrait pour les cheveux blonds peroxydés.

Parmi les propositions du leader du PVV, l’interdiction du Coran, la fermeture des mosquées et la sortie de l’Union Européenne. Sur ce dernier point, il rejoint Marine Le Pen, avec qui il s’est allié au parlement européen. Il s'est d'ailleurs fait remarquer il y a plusieurs semaines pour sa véhémence à l'égard du pouvoir turc, avant que la polémique n'éclate ce week end. De plus, dans une vidéo largement relayée sur les réseaux sociaux, il s'en était pris au peuple turc dans sa globalité, martelant ainsi : «Vous n'êtes pas les bienvenus»

Condamné en 2016 pour incitations à la discrimination, l’homme qui fait de Rotterdam le «berceau de sa formation», comme le rapportait Le Monde il y a quelques semaines, pratique un langage peu châtié à l’endroit des étrangers, comme lorsqu’il évoque «la racaille marocaine», au cours d’un de ses passage dans la ville portuaire.

En cas de victoire, Geert Wilders ne deviendrait pas forcément premier ministre

Mais son plus grand mérite est quand même, de l’avis de nombreux analyste de la politique néerlandaise, d’avoir su orienter le débat sur ses sujets de prédilections, à savoir l’immigration, l’islam et la sortie de l’Union Européenne. Un véritable coup de force, il est vrai, dans un pays où 28 formations tenteront de se départager mercredi.

«Étant donné le fonctionnement du système néerlandais, une victoire de Wilders ne suffira pas forcément à le faire premier ministre. Mais qu’il devienne ou pas premier ministre, il domine les débats nationaux», résumait ainsi le journal britannique The Spectator, alors que les récents sondages ont vu Mark Rutte, le premier ministre sortant, lui passer devant.

En visite il y a quelques jours sur le marché de Spaïkenisse, en banlieue de Rotterdam, le candidat populiste déclarait dans des propos rapportés par Europe 1, entouré comme à son habitude d’un impressionnant dispositif de sécurité : «Je ne crois pas que l’Islam soit une religion, c’est une idéologie et il faut le traiter en tant que telle. L’idéologie islamique ne doit plus être présente aux Pays-Bas, parce que sinon nous ne serons plus un pays libre. Regardez comment je dois faire campagne ! Je suis l’un des rares hommes politiques qui osent parler franchement des dangers de l’Islam».

Un discours qu’on a déjà entendu ailleurs… En cas de victoire de ce dernier, les autres partis politiques ont, quoiqu’il en soit, décidé de ne pas s’allier à lui. Une manœuvre que Philippe Remarque, rédacteur en chef du Volkskrant, troisième plus grand quotidien du pays, qualifie de «mauvaise pour les Pays-Bas».