Le 28 janvier dernier l'équipe Rocket League de la branche eSports du PSG s'imposait à la Dreamhack Leipzig et remportait le titre de champion du monde. Retour sur l'aventure du Paris Saint-Germain sur la scène électronique...

C'est le 20 octobre 2016 que le président du club parisien Nasser Al-Khelaïfi annonçait la création d'une division eSports, en partenariat avec Webedia (Millenium). À l'origine, deux jeux étaient ciblés : FIFA et League of Legends (LoL). Au programme : un budget qui chiffrait en million, des salaires confidentiels et le recrutement de plusieurs grands noms.

Pour FIFA : le danois double champion du monde August "Agge" Rosenmeier et Lucas "DaXe" Cuillerier alors âgé de 16 ans et espoir de la scène française, aujourd'hui double champion du monde. En parallèle, c'est l'une des grandes stars de Lol : Bora "Yellowstar" Kim, alors fraîchement retraité, qui se voit chargé de prendre la direction de la structure. Dans les mois qui suivent une équipe Lol est assemblées, avec coach ( Hadrien "Duke" Forestier), remplaçants, sponsors... Budget colossal, joueurs stars, pas de doute le PSG à la sauce qatari était là... mais pour quel résultat ?

Les succès s'enchaînent sur FIFA

À FIFA, les débuts furent encourageants, grâce à DaXe sacré champion du monde à peine dix jours après son recrutement, un exploit qu'il répétera un an plus tard.

Agge perfera à plusieurs reprise dans les mois suivants son recrutement : à la Legia eSports Cup et à la Dreamhack Winter de Jönköping.

Dans l'année suivante, plusieurs autres joueurs mondiaux viennent étoffer l'équipe : l'Américain Gordon "WNU Fiddle" Thornsberry et le Qatari Ahmed "Aameghessib" Al-Meghessib . En septembre dernier Agge quitte la structure, remplacée par le français Johann "Maniika" Simon.

Une série de succès encourageant, qui font aujourd'hui office de fondation pour le club, qui sans surprise s'en sort bien quand il est question de foot, même virtuel.

La déception League of Legends

Sur League of Legends, la situation est bien moins plaisante : la team parisienne va enchaîner les échecs, malgré quelques signes encourageant en milieu de saison, en dépit d'un changement de coach en cours de saison 2017 et le recrutement de nouveaux éléments, elle échouera à intégrer les League of Legends Championship series (LCS), ne parvenant jamais à s'imposer.

On sait à quel point la scène League of Legends, peut être exigeante, d'autres équipes s'y sont cassées les dents : Schalke 04 par exemple, également rattaché à un club de foot et fondé la même année, a connu un naufrage complet à ses débuts et commencent tout juste à s'en remettre... après un long travail de fond, qui leur permet aujourd'hui de créer la surprise dans la saison en cour !

Fortement critiqué et s'étant attiré plus sa part de ricanement moqueur le PSG eSports finira par se retirer de LoL : Riot games ayant annoncé une refonte complète de son système de compétition, le club annoncera le 5 octobre 2017 des "inquiétudes" vis-à-vis de l'avenir du titre sur la scène européenne et remerciera son équipe, la démission de son directeur (Yellowstar) suivra peu après.

Rocket League

Le 22 septembre 2017, le club annonce la formation d'une division Rocket League en recrutant la formation Frontline, une équipe composé de deux Français Victor "Ferra" Francal et Thibault "Chausette" Grzesiak et de l'Anglais Dan "Bluey" Bluett, remporte le 28 janvier 2018 le titre de champion du monde durant la Dreamhack Leipzig, la première véritable performance en équipe du club.

Quel futur pour le PSG eSports ?

Alors quel futur pour le club qui approche de ses un an et demi ? Il apparaît assez vite que pour l'instant la structure se repose très largement sur des talents individuels ou pré-existant : des champions de Fifa et une équipe Rocket League qui était déjà en bonne voie.

Mais l'échec League of Legends à clairement exposé les limites actuelles du PSG : pour véritablement s'imposer comme un acteur majeur le club devra parvenir à générer une véritable structure, un incubateur dans lequel les joueurs peuvent progresser et évoluer autant sur le plan individuel qu'en équipe, développer une véritable identité sur la scène eSports, bref devenir plus qu'une marque : un véritable club !