Si vous avez entre 13 et 35 ans et que les Jeux vidéo dépassent la simple passion pour vous, n’hésitez pas à pousser les portes d’une Académie comme MCES. Depuis 2018, Romain Sombret, Loïc Morere et Sandra Niellini se sont lancés dans la mission suivante : mettre l'esport de haut-niveau au même stade que le sport traditionnel.

Avec des signatures prestigieuses comme le champion olympique Yannick Agnel ou encore un partenariat avec Le Lille Olympique Sporting Club (LOSC), MCES s’impose dans l’industrie de l'esport. Le fondateur de MCES, Romain Sombret, répond aux questions de Blasting News, pour prendre part au projet BlastingTalks, qui consiste à se concentrer sur les challenges auxquels les compagnies font face lors de l’évolution du monde digital, les profondes transformations socio-économiques et lors de cette période inédite de crise sanitaire.

Qu'est-ce-qui vous a poussé à vous lancer dans l’esport ?

Je viens de l’industrie du Football. Je m’occupais depuis dix ans de salles de foot à cinq et on a été amené à signer avec l'Olympique de Marseille avec mon épouse pour gérer leurs académies de football. Nous étions dans cet état d’esprit de formation. De plus, notre fils de 13 ans se passionnait pour des jeux vidéos comme Fortnite et à travers lui nous avons compris le phénomène des jeux vidéo. Nous nous sommes donc dit qu’il serait bien de créer un club de sport pour ces jeux également.

L’idée principale du projet c’était de permettre aux enfants de s’entraîner et de passer du temps avec leurs copains le mercredi ou le samedi avec un coach.

Nous voulions les attirer avec leur passion des jeux vidéo à sortir et échanger, tout en expliquant aux parents qui en ont souvent une image négative, que les jeux vidéo peuvent être une passion et ont des valeurs sportives.

En 2018, nous nous sommes ensuite dit que nous pourrions avoir une équipe pro. Nous avons donc fait une levée de fonds pour faire de l'esport une activité responsable.

En 2019, vous aviez vocation à devenir ‘le FC Barcelone de l'esport’. C'est toujours un objectif ?

C’est surtout la structure du FC Barcelone qui nous attire : la capacité de sortir du monde amateur pour trouver les petites pépites qu’on accompagne jusqu’à l’élite. C’est donc cet aspect formateur que nous voulons imiter.

Pour structurer tout ça, nous sommes allés chercher des professionnels du monde de l'esport qui ont toute l’expérience dont les jeunes ont besoin.

Les jeux vidéo représentent un secteur qui évolue à la vitesse de l'éclair. Quels sont les changements les plus marquants que vous avez constaté depuis votre lancement en 2018 ?

Le changement principal c’est l’explosion des audiences, il y a de plus en plus de jeunes qui jouent et qui regardent les meilleurs pour s'en inspirer et progresser. Fortnite a bouleversé la donne. C’est un jeu phénoménal qui génère des audiences et un écosystème qui est en train de se développer. Dans nos gaming centres, avec le monde amateur, d’autres valeurs que l’argent intéressent les jeunes qui sont chez nous.

Un joueur sous contrat peut gagner entre 900 et 4600 euros par mois jusqu’à 9000 euros pour le plus haut niveau (source : Esport earning).

Vous confirmez que c'est un secteur en devenir ?

Je ne peux que confirmer cette information. Je connais même des joueurs qui gagnent 30 000 euros par mois. L’industrie du sport se développe beaucoup grâce aux sponsors. Les fourchettes de salaires sont évidemment conséquentes et ce sont des sommes très importantes pour vivre de sa passion.

Par ailleurs, l’économie de l'esport se tient beaucoup sur les sponsors et les investisseurs et nous misons sur la monétisation future des droits et des audiences. Le secteur sera amené à se développer et va se structurer.

En mars pendant le confinement les revenus générés grâce aux jeux vidéo auraient rapporté près de 9,3 millions d’euros (source : Superdata). Est-ce une tendance que vous confirmez chez MCES avez-vous été impacté par la crise du Coronavirus ?

Sur notre chaîne Twitch on a remarqué une certaine hausse d’audience.

La Covid-19 a fait que les jeunes sont restés à la maison donc il se sont retrouvés sur les plateformes et ont consommé plus d’esport.

Nous avons aussi vu l’arrivée de toute l’industrie du sport avec beaucoup de sportifs de sports traditionnels qui se sont mis à streamer sur Twitch. Cela a permis d'attirer l'attention de nombreux sponsors.

Les prochaines vacances d'été seront bousculées cette année en raison de la Covid-19. Vous proposez des stages vacances dans certaines villes de France, en quoi cela consiste ?

Nous proposons des stages d’été à Marseille, Bordeaux, Toulouse, Aix et Paris. L’idée c’est de faire des stages 50/50: 50% sport, 50% esport.

Cela consiste à faire du sport avec des clubs locaux la matinée lors de séances de sport encadrées.

L'après-midi est dédiée aux séances d'esport qui sont encadrées par un coach qui applique la pédagogie MCES.

On leur remet un maillot et un diplôme à la fin. Ils ont aussi une heure avec un de nos joueurs professionnels pour les faire rêver.

Grâce à ce programme, il y a une moitié de gagnée, car s'ils ne restent qu’à la maison il ne feront que de l’esport.

Le Coronavirus a bousculé les modes de fonctionnements de certaines entreprises, avez-vous de nouvelles perspectives qui se sont dessinées après cette crise inédite ?

Certaines de nos activités nous ont obligés à fermer et à mettre les gens au télétravail ou au chômage partiel. C’est notamment le cas de nos gaming centres et des salles de foot fermées pendant trois mois.

Sur la partie esport l’impact économique est immédiat, cela représente cinq mois de trou dans l’année. En termes de mode de travail, le télétravail c’est la norme dans le monde de l'esport. Donc la transition a été très facile pour nous.

Très rapidement quand il a été demandé de revenir au bureau, tout le staff est revenu de manière assez spontanée pour se revoir et créer du lien physique.