Fidel Castro improvisait des discours interminables, Donald Trump balance des salves sur Twitter, et des rafales de tweets. Justement, le tout dernier en date pourrait laisser penser que les forces armées américaines (USAF, Marines, Army, Marine…) seront dotées de Rafale de chez Dassault. Car après avoir déploré le prix trop élevé de l’Air Force One de Boeing (va-t-il consulter Airbus ?), Donald Trump s’en rend au coût faramineux du programme du F-35 de Lockheed Martin. Or, ce F-35 (et ses déclinaisons) est certes un avion furtif, mais surtout multirôle, comme le Rafale, le plus versatile des chasseurs-bombardiers sur le marché.

Les F-35 sont déjà produits, mais ils sont très chers, et si deux appareils ont été livrés à Israël, c’est sans doute avec de forts rabais. Le F-35 est peut-être furtif, mais la livraison en a été retardé en raison du brouillard entre l’Italie et Israël. C’est un appareil très onéreux dont le programme a subi de longs retards et divers pays acquéreurs ont commencé à douter de sa fiabilité ou de son opérabilité réellement multirôle (appui au sol, décollage vertical depuis un porte-avions, &c.). De plus, le F-35 et ses déclinaisons seraient un peu trop sensibles à la foudre, ses performances ont été revues à la baisse. Bref, voyez l’ensemble des avanies subies qui forment les 2/3 des pages Wikipedia, c’est édifiant, et la marine royale britannique et la RAF commencent à regretter ce choix.

Voici donc que Donald Trump s’exprime sur Twitter, tout cela est ‘’out of control’’ et il va épargner aux États-Unis des milliards de dollars en coupant dans le budget alloué à ce programme. Cela ne veut certes pas dire qu’il réaffectera des fonds pour l’achat de Rafale, mais au vu des progrès de l’aviation militaire russe, il lui faudra bien trouver une alternative

Des tweets, encore des tweets

Depuis hier, The Donald Trump a lâché pas moins de cinq tweets et ce n’est peut-être pas fini d’ici les petites heures de la côte Est.

Mais le tout dernier, relatif au F-35 a fait déjà des dégâts à Wall Street, l’action Lockheed Martin perdant déjà plus de 4,5 %. Il est vrai aussi que 400 milliards d’USD ont été déjà engloutis par le F-35 et que les ventes à l’export semblent souffrir de retards, divers pays hésitant à s’engager plus avant. Le contrat porte sur 2 500 appareils.

Lockheed va tenter de réduire le coût unitaire de 70%, en liaison avec ses partenaires, Northrop Grumman, Pratt & Whitney et le britannique BAE Systems. Serait-ce aux dépens des performances et de l’opérabilité ? C’est toute la question. L’autre, c’est l’attitude de Trump. À qui le tour ? Quels fournisseurs de programmes très longs à mettre à l’étude, puis à réaliser, vont-ils subir le couperet de The Donald ? Des programmes en cours vont-ils voir leur production ralentir dans la crainte qu’un nouveau tweet du Trump les vise ? Bon, voici trois bonnes heures qu’il n’a pas lâché un tweet, et les précédents, critiquant l’émission Nightly News de la NBC, ou revenant sur l’affaire du coup de pouce de Vladimir Poutine pour son élection, sont de bien moindre portée.

Mais, là, il a vraiment fait très fort. Avant de développer l’information, la plupart des organes de presse sérieux ne se pressent pas trop : les conséquences en cascade sont vraiment importantes pour plus d’une bonne douzaine de pays (du Canada à l’Australie, de la Scandinavie à la Corée…). Ce qui est sûr, c'est que même sans perspectives de commandes, chez Dassault, on se frotte les mains. L'action Dassault Aviation n'a pris que 0,4%, mais le meilleur pourrait être à venir. Sauf si, bien sûr, Donald Trump se rétractait. Ce ne serait pas la première fois. Stay tuned!