Sous ses airs refermés sur elle-même, on l'on peut ressentir une certaine profondeur dans son regard lorsqu'elle vous aborde de sa voix douce et posée. Animée par de nombreux combats, cette artiste au corps svelte et endurci par ses batailles,nous entrainera à coups sûr, vers ces contrées caricaturales dont elle même en a les ressources. Mireille Akaba, cette artiste camerounaise habituée des scènes internationnales, nous sert avec magnificence et passion, les remous de son talent dans sa nouvelle perfomance intitulée : 'Autopsie, Sang, verbe'.
La profondeur de son idéal revêtu face à l'expression de son ressenti, sera exprimé de façon suggestive lors de sa représentation ce Jeudi 16 Février 2017 dans le laoratoire de théâtre et de culture OTHNI , situé à Yaoundé (sis au quartier Titi-Garage, face fédération camerounaise de Nambudo) au Cameroun. Son combat pour la protection de la femme, cette mère de l'humanité, bafouée par sa volonté de reproduction, de renaissance et d'accomplissement se voit abandonnée, pillée, trainée dans les abimes de son émoi, et enfin tuée pour avoir été. Cette performance ralliera sans gêne la souplesse et les attributs avec lesquels cette jeune artiste fera de son corps et de sa gestuiellen une alchimie des plus surelevées; d'Autopsie, Sang, Verbe.
Mireille Akaba et cette envie de déverser sa colère contre l'omission de reine-mère
L'Art visuel dans son ensemble revêt de nombreuses casquettes à son échiquier de performances. Exprimer son art à travers son physique reste l'une des facultés artistiques les plus rudes vu l'ampleur que le corps prend pour faire un avec l'esprit.
Danser, penser, jouer, s'exprimer librement fait de la Performance artistique, le clou de chaque évenement naturel que représente la vie sur terre. Mireille Akaba, jeune femme blessée dans son orgueil de mère nourricière pour ce que subissent ses pairs dans le monde, aura ainsi voulu exprimer cette maladresse que l'Homme exerce sur celles-ci.
La femme mère de l'humanité, la femme détentrice de toute justice, la femme consolatrice de nos plaies, la femme actrice du monde, s'en va peu à peu, laissant l'univers dans sa décrépitude et sa servitude au malin et au profit.
La haine, le mal, l'insoumission aux travers de la perfidie enfonce au plus profond de sa noirceur l'idéal féminin, et transforme ainsi le cosmos en fanfare de déchets et d'anarchie vitale. Toutes ces émotions vives et pendantes ont définis de manière objectives la vison de cette artiste qui porte en elle le flambeau de son Art. La performance certes, pour certains semble injustifiable, incomprise et mal interprétée, reste l'une des représentations des plus réelles de l'expression de soi.
La scénographie de son spectacle sera habillée de filets de chairs rattachés à des perfuseurs annonçant curieusement l'amour et l'humilité, qui sont devenus peu à peu les maîtes-mots de ce spectacle vivant et impressionnant. Une prêtresse sortie de son imaginaire éclairera de ses propos, sa dégaine sur les questions existencielles et cette combine anarchiques dont use l'humain pour détruire. 'Autopsie, Sang, Verbe' aura vécu une nouvelle immersion au sortir de son éclosion.