Cela se déroule dans la semaine 15 octobre 2020 au Cameroun. La célèbre marque de cosmétique camerounaise "Carimo", s'est vue être pointée du doigt par les internautes car ceux-ci ont fustigé la campagne publicitaire de produits décapants qui est affichée un peu partout dans la ville de Yaoundé. Certains s'en sont pris au message véhiculé par cette marque de cosmétique bien connue des consommateurs.

Il s'agit de celui-ci : "Camimo: Mettez-les à vos pieds". Ce message a aussitôt été qualifié de "raciste", en apercevant Carine Mongoue (la PDG de Carimo Cosmétiques) assise sur un trône (avec une peau que certains internautes ont estimé décapée) et à ses pieds des africains à la peau foncée.

Bien connus du climat social camerounais et même de la sous-région Afrique Centrale, ses produits sont en grande majorité utilisés pour dépigmenter la peau. Cette femme d'affaires qui se vante d'être la première milliardaire Camerounaise à tout juste 28 ans, choisi sans ambages de faire sa publicité avec quelques artistes adeptes de la dépigmentation de la peau noire. Face à cet effet des choses, le Ministère de la Communication (Mincom) du Cameroun à travers un communiqué signé de René Emmanuel Sadi, à donné un ultimatum à cette entreprise spécialisée dans la cosmétique de retirer la totalité de ses affiches autant sur les panneaux publicitaires que sur la toile.

Une publicité controversée

"Le Ministère de la Communication relève que ladite campagne promotionnelle est en totale violation de la loi N°2006/018 du 29 décembre 2006 régissant la Publicité au Cameroun, qui, en son article 23, prescrit 'la conformité des messages publicitaires aux exigences de décence et de moralité' et dispose en son article 24, que 'les messages publicitaires doivent être exempts de toute discrimination raciale"; a dit René Emmanuel Sadi (Mincom) dans son communiqué.

Toutefois, le climat social au Cameroun expose certains hommes et Femmes à se plier dans ce contexte de dépigmentation de la peau. Certains sont sans nul doute liés à des complexes ou même à des troubles d'ordres mentaux sur l'acceptation de soi. L'Amérique Latine, l'Asie et même l'Afrique sont témoins de cet écart de conduite qui peut s'avérer être dangereux pour la santé.

Par exemple l’utilisation de crèmes blanchissantes interdites sur le marché français composées de plomb, de cortisone ou d'hydroquinone, une substance qui, utilisée de manière régulière peut être cancérigène et dégrader la peau de manière irréversible (lupus érythémateux, dermatites de contact...). Ceux-ci dégradent complètement le derme et l'épiderme de la peau.

Le message véhiculé par 'Carimo' mal accepté par l'administration

"A mon humble avis, c'est la conséquence d'un trouble psychiatrique ou psychologique. Et aussi un manque de confiance en soi. Toutes les personnes qui se livrent a ça , n'ont pas la crainte de Dieu. Aujourd'hui dans notre pays, n'importe qu'elle étudiant en chimie peut produire un produit décapant qu'il met librement sur le marché sans que personne ne sache exactement la composition.

Le ministre de la Santé Publique et celui du Commerce devraient veiller a la commercialisation de ces produits qui exposent la peau a des cancers. Il s'agit d'un réel problème de santé publique. Le Ministère de la Communication doit interdire la publicité des produits décapants sur les télévisions du 237. En Côte d'Ivoire c'est déjà le cas. Les camerounais devraient censurer les animatrices de télévision qui sont décapées pour promouvoir les filles bio ou si vous voulez des filles africaines", a commenté le communicateur camerounais Thierry Biassi.

La Cosmétologue et fondatrice de Cosmethnic Consulting Leslie Carombo, l'a évoqué dans un article de L'Express en 2017: "il y a la peur d'être trop noire, l'idée que le teint métissé ou blanc est plus séduisant et l'impression que l'on sera mieux considérée socialement avec un teint plus clair. Il s'agit bien de causes esthétiques, mais aussi psychologiques, ethnologiques, sociales et éducatives", a-t-elle avancé comme argument. Par ailleurs, il n'est pas rare de voir des artistes ou des personnalités publiques en user pour essayer de redorer leur image chez les africains et même les afro-américains.

Il a été constaté à travers ces changements, une exposition de la culture occidentale et de la peau immaculée qui a par ailleurs été dénoncée en mars 2016 lors de la campagne "Unfair and lovely" (injuste et jolie) en référence au nom de la principale crème blanchissante vendue en Asie et baptisée "Fair and lovely" (clair et jolie).

"Au regard de ce qui précède, le Ministre de la Communication a enjoint la promotrice de l'entreprise 'Carimo' de mettre un terme à cette activité publicitaire illicite et outrageante, en retirant toutes les affiches de cette campagne, tant sur les panneaux d'affichages que sur les comptes de sa société dans les réseaux sociaux, dans un délai de 48 heures à compter de la date de signature du présent communiqué. Faute de quoi, l'intéressée s'exposera aux sanctions prévues par la réglementations en vigueur", a terminé le Mincom dans son communiqué.

"Il faut Interdire la publicité sur les médias, et exiger que l'élection Miss Cameroun arrête de promouvoir la femme camerounaise brune et mince. Le Ministre de la Culture doit prendre ses responsabilités en mettant la femme africaine, la vraie femme africaine en avant. Le Ministère du Tourisme a aussi une grande part de responsabilité. Enfin, sensibiliser les africaines sur le fait que la couleur noire n'est pas une fatalité. Il faut décomplexer les africains", a terminé Thierry Biassi.