Ben Carson, ancien médecin anti-avortement aujourd'hui ministre du Logement, a provoqué un tollé hier en tenant des propos sur l'immigration qu'il a aussitôt liés à l'esclavage. Selon lui, les esclaves et leurs descendants sont des immigrés au même titre que ceux qui tentent aujourd'hui de rejoindre les Etats-Unis par tous les moyens. Il a en effet oublié un détail : les esclaves noirs emmenés aux Etats-Unis à bord de négriers n'étaient pas consentants.

Les esclaves avaient un rêve en venant en Amérique

Selon le ministre du Logement nommé par Donald Trump, les Noirs amenés de force aux Etats-Unis pour y devenir esclaves avaient un rêve en tête, le rêve américain : " C'est cela, l'Amérique, une terre de rêves et d'opportunités ", a-t-il déclaré.

Cette phrase est survenue alors que Ben Carson tentait de justifier l'attractivité des Etats-Unis à l'étranger, qui provoque inévitablement l'immigration tant détestée des Américains.

" Il y a eu d'autres immigrés qui sont venus ici au fond des navires négriers, qui ont même travaillé plus longtemps et plus dur, et pour moins. Mais eux avaient aussi le rêve qu'un jour leurs fils, leurs filles, leurs petits-fils, leurs petites-filles, leurs arrière-petits-fils, leurs arrière-petites-filles puissent trouver la richesse et le bonheur sur cette terre." De tels propos, qui font abstraction du fait que les Africains aient été contraints par la force à se rendre aux Etats-Unis, ont malheureusement pour conséquence de faire des descendants de ces hommes des immigrés tous comme les autres, alors qu'ils vivent en Amérique depuis le XVIIIè siècle.

Pire encore, c'est un Afro-américain, descendant d'esclave, qui les prononce.

Réactions

La NAACP, Association Nationale pour la Promotion des Gens de Couleur, défenseure antique des droits des personnes de couleur créée avant même le début du mouvement des droits civiques, a aussitôt réagi à ces propos. Un mot a suffit : " Immigrés ?" Le centre Anne Frank américain a également répliqué : " Non, monsieur Carson, les esclaves n'ont pas immigré en Amérique.

Ils ont été amenés ici violemment, contre leur volonté, et ont vécu ici privés de liberté." Cette nouvelle polémique fait donc grand bruit aux Etats-Unis comme dans les anciens pays esclavagistes, et ne fait que s'ajouter aux innombrables bourdes commises par Donald Trump contre les diverses communautés du pays.