Le régime de Pyongyang vient, selon le gouvernement japonais, de commettre une ‘provocation intolérable’’. Les tirs, qui sont peut-être une réponse de Kim Jong-Un aux traditionnels exercices militaires conjoints de Washington et Séoul qui ont lieu chaque année, ne sont en effet pas passés inaperçus. Le chef de l'état nord-coréen a d’ailleurs pour habitude de menacer ses détracteurs de ‘’représailles sans merci’’ dès que l’occasion se présente. La Corée du Nord ambitionne d’ailleurs de lancer un missile intercontinental balistique, un ICBM, qui sera capable d’atteindre le continent nord-américain pour y apporter la dévastation nucléaire, mais Donald Trump a promis lors d’une déclaration officielle que ‘’cela ne se produira pas’’.

Les missiles tirés en mer orientale, dans la mer du Japon, sont donc un avertissement de plus de la part d’un régime secret qui commence même à inquiéter son grand voisin chinois… Les engins militaires lancés récemment ont ainsi parcouru plus d’un millier de kilomètres, à une altitude maximale de 260 kilomètres, selon le porte-parole de l’état-major interarmées de Corée du Sud. Cependant, ce dernier semble ‘’très improbable’’ qu’il s’agisse de ICBM. Ces essais n’ont pas tardé à provoquer un véritable tollé dans la région et bien au-delà. Shinzo Abe, le premier ministre japonais, a déclaré que "Les tirs répétés de la Corée du Nord sont un acte de provocation pour notre sécurité", avant d’ajouter qu’il s’agit d’un "nouveau degré de menace".

Son gouvernement se tient en alerte, selon ses propres dires, avant d’ajouter : "Nous ne pouvons en aucun cas tolérer cela". L’homme fort de Tokyo a précisé que les missiles sont tombés dans la zone économique exclusive (ZEE) du Japon, qui s'étend jusqu’à 200 milles nautiques des côtés, soit environ 370 kilomètres.

Le régime stalinien n’en est en tout cas pas à son coup d’essai, et semble accélérer la fréquence de ses avertissements…

Pyongyang multiplie les actes de provocations

Mr. Abe doit en effet faire face à une escalade verbale, et maintenant militaire, de son ennemi juré nord-coréen. "Les tirs répétés de la Corée du Nord sont un acte de provocation pour notre sécurité", a-t-il ajouté, avant de conclure par un laconique : "Nous ne pouvons en aucun cas tolérer cela".

Le gouvernement de Séoul, via son président par intérim Hwang Kyo-Ahn, juge tout aussi sévèrement cette provocation de son voisin du nord, la qualifiant de ‘’menace immédiate et réelle". Mr. Hwang a d’ailleurs fait référence au meurtre de Kim Jong-Nam, le demi-frère du dirigeant nord-coréen, qui eut lieu à l’aéroport de Kuala Lumpur le 13 février dernier : "Considérant la brutalité et l'imprudence témoignées par les dirigeants de la Corée du Nord avec le meurtre de Kim Jong-Nam, les conséquences de la détention de l'arme nucléaire par le Nord seront épouvantables et inimaginables". Séoul appelle également au déploiement rapide du THAAD, le bouclier antimissile américain (qui suscite d’ailleurs toujours l’ire de Pékin).

Washington, de son côté, a aussi condamné ces lancements par l’entremise du département d’état qui dit vouloir utiliser tous les moyens possibles contre ce qu’il qualifie de ‘’menace croissante’’. Rappelons que l’ONU interdit à la Corée du Nord de poursuivre un programme balistique ou nucléaire. Mais Kim Jong-Un semble bien décidé à poursuivre ses envies d’expansion militaire…