Cette explosion politique devait arriver : la Première ministre écossaise vient d'annoncer avoir demandé au gouvernement de Londres d'autoriser un second référendum d'indépendance. En effet, les revendications sont nombreuses de la part de cette petite province très autonome intégrée au Royaume-Uni, comme elles le sont de la part de l'Irlande du Nord, qui a également majoritairement demandé à rester dans l'Union européenne.
Une gauche progressiste et européenne
Les Ecossais se sont longtemps méfiés de leur voisin anglais, qui les a réunis sous la bannière du Royaume-Uni, leur laissant cependant un gouvernement relativement autonome. Pourquoi ? Parce que les Anglais sont majoritairement de droite, tandis que les Ecossais sont majoritairement de gauche, et très attachés à la construction européenne. Ainsi, il y a 3 ans était organisé un référendum sur la sortie de l'Ecosse du Royaume-Uni, mais le " non " l'avait faiblement emporté (52%) , et les Ecossais étaient finalement restés sous l'autorité de Londres. Le Brexit risque de changer la donne, puisque ces derniers ont voté contre la sortie de l'Union européenne (à 62%), et que la décision unilatérale londonienne ne leur plaît pas.
Refus catégorique de Londres
La Première ministre britannique a cependant réitéré un refus formel, en demandant à l'Ecosse d'attendre au moins 2 ans, le temps que les pourparlers avec l'Union européenne concernant la sortie se terminent. Or, justement, les Ecossais ne veulent pas entendre parler d'une sortie, et il sera encore plus compliqué pour eux après avoir quitté l'UE d'y revenir, malgré une indépendance vis-à-vis du Royaume-Uni. Cette décision anglaise les met donc dans une situation délicate. Néanmoins, l'administration écossaise ne renonce pas, et promet de redemander un référendum sur la sortie autant de fois que cela sera nécessaire. Selon un sondage - pour ce que valent les sondages, aujourd'hui, certes -, le " oui " à la sortie l'emporterait cette fois-ci, mais de justesse et sans prendre en compte le vote des indécis.