Donald Trump a déclaré à certains membres du Congrès américain qu'il envisagerait une action militaire en Syrie, en représailles à l'attaque chimique qui a eu lieu cette semaine. Le locataire de la Maison-Blanche ‘’reconnaît la gravité de la situation’’, d’après ce qu’a déclaré à la CNN une source fiable. Cette dernière a aussi précisé que le président n'avait pas fermement décidé d'aller de l'avant, mais a affirmé qu'il discutait des actions possibles avec le secrétaire à la Défense, James Mattis. Les officiels américains disent également aux médias que le Pentagone pense à des options pour frapper la capacité de détention d'armes chimiques de la Syrie, et a présenté ces options à l'administration.

Aucune décision n'a pas été prise, selon eux. Trump a appelé le drame, qui a tué plus de 70 personnes, d’’’action odieuse", ce qui semble changer sa vision du président syrien Bashar al-Assad.

"L'attaque chimique d'hier, une attaque tellement horrible, en Syrie, contre des personnes innocentes, y compris des femmes, des petits enfants et même de petits bébés, leurs morts a été un affront à l'humanité", a déclaré l’ancien magnat de l’immobilier lors d’une déclaration au Rose Garden aux côtés du roi Abdallah de Jordanie. Il a ensuite continué à s’en prendre au régime syrien : "Ces actions odieuses du régime d'Assad ne peuvent être tolérées. Les États-Unis sont aux côtés de nos alliés à travers le monde pour condamner cette horrible attaque et toutes les autres horribles attaques, d'ailleurs".

Les sénateurs John McCain et Lindsey Graham ont publié jeudi une déclaration conjointe appelant à une action militaire, en recommandant une coalition internationale "pour mettre à terre l'armée d’Assad’’. Ceci rappelle un certain épisode irakien…

Trump ‘’réfléchit’’ à une intervention au sol. Aux côtés de la Russie ?

Le ton monte, et rappelle effectivement la période pré-intervention en Irak (même si nous sommes loin de ce scénario jusqu’à présent).

"Nous sommes d'accord avec le président Trump pour dire qu'Assad a franchi une ligne avec son dernier usage d'armes chimiques. Le message des États-Unis doit montrer que cela ne peut pas durer. Nous devons affirmer qu'aucune puissance étrangère ne peut maintenant le protéger. Il doit payer un coût punitif pour cette attaque horrible", toujours selon McCain et Graham.

Ces derniers appellent d’ailleurs à une coalition internationale, afin d’établir une stratégie globale pour mettre fin au conflit en Syrie.

Plus tôt cette semaine, l'administration Trump avait proposé une vision plutôt pessimiste sur le destin d'Assad en Syrie, en rappelant que le dictateur ne devrait pas partir de sitôt. Sean Spicer, le secrétaire à la presse de la Maison Blanche, a même annoncé qu’il n’existe pas une inclinaison à un changement de la part du régime. Cette guerre civile syrienne était déjà le cauchemar de Barack Obama, et l’évènement récent a provoqué une session d'urgence au Conseil de sécurité des Nations Unies, présidé par l'ambassadeur américain Nikki Haley. Trump envisage maintenant d'amener les affaires étrangères américaines dans une nouvelle direction. Mais le veut-il (et le peut-il) vraiment ? Cela dépendra sans doute de la Russie, qui, c’est le moins que l’on puisse dire, à son mot à dire dans cette partie du globe…