Selon le ministre de la Défense du Brésil, Raul Jungman, l’Etat a fait appel à l’armée pour protéger les bâtiments ministériels à Brasilia. Cette décision survient après la déconvenue de la police brésilienne face à l’avancé des manifestants. Ce jeudi, le ministère de l’Agriculture s’est vu incendié par une foule en colère. Les manifestants, 35 000 selon les autorités (et 100 000 selon les organisateurs) ont tenté en suite d’investir le Palais Planalto (Palais présidentiel ndlr). Une tentative, durement réprimée par la police à tires de grenades lacrymogène, faisant de nombreux blessés.
Immédiatement, des heurts éclatent en plein centre de Brasilia.
Les manifestants venus de plusieurs coins du Brésil, scandent des slogans qui appellent à la destitution du président par intérim Michel Temer. « Temer démission » pouvait-on lire par exemple sur de nombreuses pancartes. A l’origine de ses soulèvements monstres, un enregistrement audio dans lequel on entend le président Temer donner son accord pour versement d’une certaine compensation de la part de la firme JBS, le leader mondial de la charcuterie et de la viande. Un enregistrement qui remet également au goût du jour l’histoire de l’interpellation du politicien et président de la Chambre des députés Eduardo Cunha. Cette arrestation avait suscité beaucoup de controverse dans les milieux d’affaires au Brésil.
Selon de nombreux observateurs, Cunha était vue comme une épine dans le pied du président Temer.
Les Brésiliens sont habitués aux politiciens corrompus
L’image de Dilma Roussef, quittant le palais du Planalto après sa destitution est encore fraiche dans les mémoires au Brésil. Le motif de sa déchéance par la Chambre était son rôle présumé dans le scandale de corruption de la société nationale des hydrocarbures Petrobras.
Dans la foulée du départ de Roussef, c’est le nom de l’ancien chef de l’Etat Luis I. Lula Da Silva qui était cité dans un autre scandale lié une fois de plus à la société Petrobras. Mais, le très respecté ancien président Lula avait nié en bloc ces accusations de corruption, invoquant un complot visant à le briser ;ceci alors que, quelques temps avant, il avait annoncé son intention de porter de nouveau le flambeau de son parti pour la présidentielle de 2018. Ces scandales de corruption à répétition ternissent durement l’image du Brésil. Un pays qui traverse la crise économique.