Dans une ambiance tamisée amenant au calme et à la sérénité, l’on a pu observer cet ensemble de toiles, ravivées par des visages de femmes aux milles reflets. Devant ces regards étranges et ces questionnements sur le pourquoi du choix, le ressenti de ces femmes mères de l’humanité aurait sans doute transcendé avec cette nature plurielle, qui ne demandait qu’à éclore dans cette immobilité constante.
Après quelques minutes d’attentes et de remises en questions, nous est arrivé ce jeune homme à l’allure quelque peu effacée et au regard discret face à son public au Cameroun.
Simeu Steve Patrick, de son nom d’artiste Steve Stevensito s’est timidement avancé après que Gérard Ngan (représentant du collectif Rest’Art), le commissaire de cette exposition « Mother of Humanity » ait présenté son travail. Prenant la parole devant un public asservi et curieux, l’artiste aura tenu à remercier ses proches, notamment l’une de ses sœurs qui venait de décéder. Cet artiste sorti de l’IFA (institut de formation artistique), intègrera les Beaux-arts de Kinshasa (République démocratique du Congo) comme étudiant en 2012 et finira par collaborer avec de nombreuses ONG (Amigi dei Bambini, ONG Damien) et MSF (Médecins sans Frontières), nous présentera cette exposition aux contours représentatifs du genre féminin.
Le restaurant la Terrasse, situé au quartier Hippodrome de Yaoundé a une fois de plus fait découvrir le talent de cet artiste à la fleur de l’âge, ce Jeudi 1er Juin 2017.
La femme mère de l’humanité, incite cet attrait tangible que développe Steve Stevensito dans ses toiles
En visitant tour à tour le travail de Steve Stevensito, les toiles telles que « Devoir de mémoire » ou « Strong », retracent avec fermeté le combat de ces femmes qui auront mené des batailles vitales,avec pour but d’obtention leurs libertés individuelles et celles de leurs pairs. Avec son pinceau effilé et cette accentuation des traits affinés de chaque portrait, l’on aura pu successivement rencontrer le parcours peu singulier de ces figures au travers de chacune des étapes de vie de celles-ci.
Sur un fond rosâtre et un semblant de jaune pâle, le regard perçant d’une femme en pleine démesure introspective, hirsute vainement avec cette séparation entre la religion et la réalité. Nous sommes en face de la toile intitulée « Burka ».
Cette intransigeance et ce rejet des valeurs prônées ressort parallèlement face à cette culture quelque peu dévaluée par le concept traditionaliste d’un environnement parfois hostile au changement. Steve Stevensito, dans sa démarche artistique, aura inéluctablement accompagné la femme dans son plus bel atout : celui de la transmission des valeurs. Sans doute raffermit dans ses idéaux, cet artiste camerouno-congolais a commencé à s’intéresser au dessin au primaire et au secondaire.
Le seul garçon d’une fratrie de 4 enfants (dont il est fils unique), il recherche des traits multi-ethnique dans son travail, d’où la multiplicité culturelle (en général Magrébines et d’Afrique noire) de ces figures qu’il mettra en exergue dans son exposition « Mother of Humanity ».
L’esprit féminin ou un gouffre d’impressionnisme face au travail de Steve Stevensito
Rattaché à ses idéaux de jeune premier dans son abstraction face aux maux dont sont confrontés les femmes, le jeune homme nous décrit avec précision ce réalisme visuel dont il identifie ses portraits. « Moments d’une vie » est ce portrait représentatif de l’amour trans-générationnel entre une mère et son enfant et cette affection palpable que transporte ce lien qui les uni naturellement.
Malgré les clivages rencontrés dans cette exposition, la place de cette mère de l’humanité demeure la principale attraction face à cette déchéance que nous sert cette nature parfois un peu belliqueuse.
« Evolution » en elle-même explore avec sérénité et prestance, cette femme qui célèbre le modernisme, la liberté, l’expression de soi et la continuité. La finesse et le charme de ces toiles exposées au restaurant la Terrasse invite gracieusement le public à découvrir ce talent qui nous réserve sans doute avec le temps de belles surprises.