Joseph Kabila, 46 ans, était censé quitter le pouvoir le 20 décembre 2016 car cela coïncidait avec la fin de son deuxième mandat. C’est du moins ce que stipule la constitution congolaise. Mais, malheureusement, l’intéressé a refusé de céder son fauteuil, déclenchant ainsi une crise politique et économique profonde. Aujourd’hui, ladite crise commence à prendre une ampleur aux allures chaotiques et violentes. Kabila a bénéficié d’une prolongation de 12 mois qui devrait prendre fin au mois de décembre 2017. Mais tout laisse penser, une fois de plus, qu'il n’est pas prêt à quitter le pouvoir.

Mais qui est Joseph Kabila, le président de la République Démocratique du Congo ?

Joseph Kabila, actuel chef de l’Etat de la République Démocratique du Congo est le fils de Laurent-Désiré Kabila. Ce dernier a pris le pouvoir en ex-zaïre, en 1997. Quant à Joseph Kabila, il a pris le pouvoir en 2001, après l’assassinat de son père, tué par ses gardes du corps. A l’époque, il avait juste 30 ans et il ne maîtrisait pas le français, encore mois le lingala, alors que ce sont les deux langues les plus parlées en République Démocratique du Congo.

Joseph Kabila a passé la plupart de sa vie en exil pendant que son père faisait tout pour renverser le régime de Mobutu. C’est quelqu’un de discret et qui préfère souvent être à l’écart de son peuple.

Lorsqu’il n’est pas dans sa résidence à Kinshasa, il est souvent dans l’une de ses fermes, en dehors de la ville. Parmi les grandes réalisations de Joseph Kabila, il y a la signature d’un accord de paix avec les voisins du Congo, après une longue et dévastatrice guerre qui prit place sous le règne de son père. Il a également relancé le secteur minier, en faisant venir plusieurs investisseurs étrangers.

Mais, aujourd’hui, plusieurs analystes sont unanimes. Joseph Kabila n’est pas prêt à quitter le pouvoir, malgré les risques qu’encourt son pays.

La volonté de rester au pouvoir de Joseph Kabila a plongé l’économie de son pays dans une situation intenable

Depuis qu’il a manifesté son intention de s’éterniser au pouvoir, les relations entre le gouvernement de Joseph Kabila et la plupart de ses bailleurs de fonds traditionnels sont devenues de plus en plus compliquées.

Le régime de Kabila accuse les occidentaux d’être à l’ origine de l’instabilité que connait son pays. Dernièrement, il a même menacé l'ambassadeur de l'Union européenne en R.D.C. (un belge) de le renvoyer dans son pays. Aujourd’hui, l’économie de la République Démocratique du Congo est au plus mal. Cela s’explique par le fait que les prix des matières premières ont sensiblement diminué. A cela s’ajoute une mauvaise gestion des recettes publiques. Tout cela a occasionné une baisse de la croissance économique, ainsi qu’une dévaluation spectaculaire de la monnaie congolaise, en moins d’une année.

Comme conséquence, les prix ont sensiblement augmenté au point de se répercuter sur le niveau de vie déjà précaire des congolais.

Les coffres de la banque centrale de la RDC sont pratiquement vides. Les banques commerciales sont confrontées à une crise de liquidité. Tout ceci alors que la plupart de congolais ne font que convertir leurs monnaies en devises étrangères, au lieu de les placer dans leurs comptes d'épargne.

Les forces de l’ordre, les enseignants, les médecins et les autres fonctionnaires de l’Etat viennent de passer plusieurs mois sans avoir touché leurs salaires. Pire encore: dernièrement, le Fonds Monétaire International a menacé de bloquer un montant qui était destiné au R.D.C. jusqu’à ce que Joseph Kabila organise des élections libres, crédibles et transparentes.

Joseph Kabila ne veut pas céder son fauteuil présidentiel

Apres 16 ans au pouvoir, Joseph Kabila fait tout pour se maintenir au pouvoir. Voici quelques faits qui le prouvent: Dans une récente interview qu’il a accordé à un journal allemand, Joseph Kabila a déclaré qu'il n'avait «rien promis» dans le contrat de décembre 2016, conclu avec son opposition. En plus de cela, la commission électorale Indépendante du Congo vient d’ajouter un sentiment d'incertitude en déclarant qu'il serait probablement impossible de tenir l'élection à temps en raison d'un manque de fonds. Ladite commission précise que le processus électoral coûterait 1,8 milliard de dollars, en raison des troubles dans la région centrale du Kasaï.

Selon des informations confidentielles émanant du département de la justice des États-Unis, le gouvernement de Joseph Kabila a dépensé plus de 4 millions de $, cette année, dans une campagne de lobbying à Washington pour renforcer son image. Cela prouve à suffisance que Joseph Kabila n’est pas prêt à quitter le pouvoir.