Hier, samedi 12 août, un rassemblement de partisans de l'extrême droite américaine réunissant les néo-nazis, les suprémacistes blancs, des membres du Ku Klux Klan et même des membres de la droite alternative (Alt Right) s'est rendu à Charlottesville, dans l'Etat de Virginie (Etats-Unis). L'objet de leur venue était d'afficher leur mécontentement et dénoncer le projet de la ville qui souhaiterait déboulonner la statue d'un général sudiste favorable à l'esclavagisme.
Pourtant, Terry McAuliffe, le gouverneur démocrate de Virginie, avait appelé les citoyens à ne pas se rendre à cette manifestation baptisée "Unite The Right Rally", qui représente un groupuscule qui véhicule, à son goût, des idées "abjectes". Le 8 juillet dernier déjà, une dizaine de membres du KKK s'était rassemblée dans cette ville et la droite radicale et identitaire américaine espérait attirer visiblement plus d'adeptes ce samedi.
Violences à Charlottesville
Lors de cette manifestation pourtant interdite, des militants anti-racistes se sont invités pour protester contre ses groupes de la droite nationaliste et leurs messages de haine envers les personnes de couleur et les immigrés.
De vifs affrontements étaient en train d'éclater entre les deux camps, quand soudain, une voiture a foncé volontairement à toute allure dans la foule d'ant-racistes créant ainsi la panique dans une rue de Charlottesville. La berline noire a percuté bon nombre de civils pour finir par blesser une trentaine de personnes et tuer une femme âgée de 32 ans.
Une enquête sur «les circonstances de l’accident mortel" est rapidement ouverte et annoncée dans un communiqué par la division de Richmond (Virginie) du FBI. Le chauffard est immédiatement placé en garde à vue. Il s'agit de James Alex Fields Jr, une jeune homme de 20 ans originaire de l'Ohio. Le conducteur du véhicule a été arrêté pour meurtre, blessures et délit de fuite.
La réaction de Trump fait polémique
Alors que les personnalités politiques américaines, aussi bien républicaines que démocrates, ont vivement réagit sur les réseaux sociaux en accusant les partisans de l'extrême droite, Donald Trump, lui, ne s'est pas mouillé. En effet, le président américain a condamné les violences à Charlottesville sans viser l'un ou l'autre des camps présents sur place. Sur Twitter, il publiera le message suivant : "We ALL must be united & condemn all that hate stands for. There is no place for this kind of violence in America. Lets come together as one!". Ce qui signifie en français : "Nous devons TOUS nous unir & condamner tout ce qui est synonyme de la haine. Il n’y a aucune place pour ce type de violence en Amérique.
Réunissons-nous comme un !". Ce vaste message qui ne pointe pas plus que ça la responsabilité de l'extrême droite aux Etats-Unis a déçu plus d'un citoyen américain et a vivement agité la toile.
De leur côté, d'autres politiques se sont exprimés comme la rivale de Trump, Hillary Clinton et l'ancien président américain Barack Obama. La démocrate battue par Donald Trump lors des dernières élections présidentielles a publié : "But the incitement of hatred that got us here is as real and condemnable as the white supremacists in our streets" qui signifie "L'incitation à la haine qui nous a amené ici est aussi réelle et condamnable que les suprématistes blancs dans nos rues.". Quand à l'ex-président, il cite Nelson Mandela : "No one is born hating another person because of the color of his skin or his background or his religion...", comprenez : "Personne n'est né en haïssant une autre personne à cause de la couleur de sa peau de ses origines ou de sa religion..."
Des mesures contre de telles manifestations seront-elles prises à l'avenir aux Etats-Unis afin d'éviter ce genre de drame ?