Jeudi 27 septembre, l'universitaire Christine Blasey Ford a accusé sous serment le juge Brett Kavanaugh d'agression sexuelle en 1982. Lors de cette audition historique à la commission judiciaire du Sénat américain, l'accusatrice confirme avoir été agressée dans sa jeunesse par le candidat à la Cour suprême de Donald Trump. De son côté, le magistrat conservateur de 53 ans continue de clamer son innocence.

Une soirée qui "a changé sa vie"

Christine Blasey Ford a tenté de remonter le temps hier devant la Cour Suprême pour narrer cette fameuse soirée de l'horreur.

Durant l'été 1982, le futur juge aurait poussée la jeune femme alors âgée de 15 ans sur un lit lors d'une soirée bien arrosée entre lycéens qui s'est déroulée dans la banlieue de Washington. Coincée dans une chambre par le jeune Kavanaugh et un ami, tous deux "complètement ivres", elle était persuadée qu'elle allait se "faire violer" quand Brett Kavanaugh aurait essayé de la déshabiller en lui touchant tout le corps. Le professeur de psychologie à l'université de Palo Alto âgée de 51 ans a bien affirmé aux sénateurs démocrates qu'elle était "absolument sûre" à "100%" qu'il s'agissait à l'époque de Monsieur Kavanaugh. Pour Christine Blasey Ford, ce mauvais souvenir restera "indélébile" à tout jamais...

Un coup monté par les démocrates ?

Christine Blasey Ford accuse d'abus sexuels le candidat choisi par Donald Trump qui promet d'écrire un livre pour siéger à la Cour suprême. Prostrée dans le silence pendant des années sur ce fâcheux épisode de sa vie, l'universitaire avait envoyé un courrier en juillet à une élue locale lorsque le nom du juge Kavanaugh a été prononcé pour la première fois par le président américain parmi les candidats pressentis.

Après s'être exprimé pour la première sur Fox News, Brett Kavanaugh avait lancé une campagne médiatique pour laver son honneur. Pour lui, ces accusations sont infondées et ne cherchent qu'à ternir sa réputation. Le magistrat est même allé jusqu'à accorder un entretien à la télévision américaine accompagné de sa femme en livrant des détails intimes afin de convaincre l'opinion publique.

Pour Donald Trump et le juge Kavanaugh, ces accusations visent uniquement à faire dérailler sa candidature à la Cour suprême à quelques semaines des élections parlementaires. Lundi dernier, le chef d'Etat américain a crié au complot : "C'est totalement politique, mais je suis à fond derrière lui" a-t-il affirmé.

Trump continue de soutenir son candidat

Même si son image de bon père de famille, conservateur et catholique a d'ors et déjà été écornée par le témoignage de la présumée victime, les démocrates ont regretté que le FBI n'ait pas mené l'enquête, comme l'avait souhaité en premier lieu Christine Blasey Ford.

Un d'eux est même allé jusqu'à accuser Donald Trump d'avoir étouffer l'affaire en refusant cette enquête.

Quoi qu'il en soit, le président Trump, qui est lui-même accusé par une vingtaine de femmes d'harcèlement ou d'agression sexuelle en plus du scandale sexuel lancé par l'actrice X Stormy Daniels, continue de soutenir Brett Kavanaugh. S'il s'était au début abstenu de commenter cette affaire, aujourd'hui il estime que l'accusatrice aurait dû porter plainte au moment des faits. Toutefois, il a assuré récemment qu'il pourrait renoncer à son candidat si Christine Blasey Ford venait à le convaincre.

Le sort du juge Brett Kavanaugh dépend à présent entre les mains d'une poignée de sénateurs. Quant à l'opinion publique, elle semble de plus en plus hostile à ce futur candidat, puisque 38% des Américains ne souhaitent plus qu'il devienne juge à la Cour suprême. A ce jour, deux autres témoins qui confirment ces accusations viennent de refaire surface.