Les tensions grandissantes entre les Etats-Unis et la Corée du Nord n'ont cessé de faire parler d'elles ces derniers mois. En effet, Donald Trump et Kim Jong-Un enchaînent les joutes verbales et les provocations via médias interposés. Pire encore, Pyongyang menacerait de reprendre les essais nucléaires et viserait même une île militaire des Etats-Unis. Alors que nous étions en droit de nous poser des questions quand à la crédibilité des menaces du chef suprême nord-coréen, l'homme d'Etat est passé aujourd'hui à l'étape supérieure : le régime a réalisé son sixième essai nucléaire à ce jour, un essai 9,8 fois plus puissant que le précédent car Pyongyang assure avoir utilisé une bombe H à cette occasion.
"Le test de la bombe H est une réussite totale"
Le tir réalisé ce dimanche matin par le régime de Pyongyang est le sixième essai nucléaire de la Corée du Nord depuis septembre 2016. Mais cette fois, le régime nord-coréen a innové puisqu'il affirme avoir utilisé une bombe H, une bombe à hydrogène ou thermonucléaire presque 10 fois plus puissante, destinée à être montée sur un missile à longue portée. La Corée du Nord qualifie ce test de "réussite parfaite".
Cette bombe d'une mégatonne est jugée beaucoup plus puissante que les bombes atomiques ordinaires. Cette arme thermonucléaire est pourtant interdite par la communauté internationale...
Un défi direct pour Donald Trump ?
Moscou, Tokyo, Séoul, Paris, mais également son rival de toujours les Etats-Unis condamnent unanimement ce test et cette nouvelle violation des résolutions de l'ONU qui exige la fin des programmes nucléaires et balistiques nord-coréens.
Un essai effectué afin de mettre une certaine pression aux Etats-Unis et cesser les provocations de Donald Trump ? Pour Kim Jong-un, il s'agirait simplement d'une étape "significative" dans l'achèvement du programme d'armement nucléaire du pays. Mais selon HR Mc Master, le conseiller à la sécurité nationale des Etats-Unis qui a discuté au téléphone avec son homologue sud-coréen, cet essai constitue un défi direct pour Donald Trump.
Un communiqué de la Maison Blanche a annoncé ce matin que le premier ministre japonais et le président américain se sont entretenus au sujet de la "menace croissante" de la Corée du Nord. Shinzo Abe et Donald Trump ont "réaffirmé l'importance d'une étroite coopération entre les Etats-Unis, la Corée du Sud et le Japon face à la menace croissante de la Corée du Nord".
Séisme d'une magnitude de 6,3
L'essai mené par Kim Jong-un a provoqué un séisme de magnitude 6,3 près du site d'essais nucléaires nord-coréen, plus précisément à Punggye-Ri. Enregistré à 11h30 par les instituts géologiques japonais, américain et sud-coréen, l'échelle d'énergie dégagée était de 5 à 6 fois plus puissante que les derniers essais. La dernière explosion en septembre 2016 avait provoqué un séisme moins puissant : 5,3 de magnitude.
Ce séisme a été ressenti pendant huit secondes dans les régions frontalières du nord-est de la Chine, dont les habitants partagent leurs inquiétudes. Il a également été ressenti dans l'Extrême-Orient russe.
Une star de la télévision locale en guise de propagande
Dimanche 3 septembre, c'est Ri Chun-Hee, une présentatrice star du petit écran, qui a été missionnée par le régime nord-coréen pour annoncé le test de la bombe H, comme c'est le cas pour chaque essai nucléaire. Cette vedette septuagénaire ne peut décidément pas profiter de sa retraite tranquille... Depuis qu'elle s'est retirée des écrans en 2012, elle est régulièrement rappelée par le régime de Pyongyang pour annoncer la réussite de ses tests nucléaires. A 74 ans, c'est encore elle qui a été chargée d'intervenir sur la chaîne nationale pour vanter le succès de ce sixième essai.