Le 1er octobre, les Catalans ont été invités par voie de référendum à se prononcer sur une éventuelle indépendance de leur province. Ce référendum illégal a attiré la colère de Madrid et d'une manière générale celle de l'Union Européenne parce qu'il va à l'encontre de la Constitution Espagnole en vigueur. Au mépris du gouvernement madrilène, décidé à bloquer par la force les bureaux de votes, de nombreux Catalans ont pu aller voter. Et après une longue attente, la déclaration d'indépendance a été prononcée par le parlement catalan...
"La Catalogne, c'est nous tous"
La réaction de Madrid ne s'est pas faite attendre. Mariano Rajoy, le président du gouvernement espagnol, a immédiatement demandé la destitution de Carles Puigdemont et a placé la Catalogne sous tutelle. La région rebelle est maintenant placée sous la direction du bras droit de Rajoy, Soraya Sáenz de Santamaría, en attendant des élections annoncées le 21 décembre prochain.
Mais il semble que tous les Catalans ne se soient pas exprimés lors de ce référendum. En effet, les Catalans qui ne souhaitent pas quitter l'Espagne ont décidé de faire entendre leur voix ce dimanche 29 octobre par une grande manifestation à Barcelone. Ils dénoncent l'état d'esprit des indépendantistes qui "vivent dans un monde surréaliste" et qui ont décidé de parler au nom de tout un peuple en exigeant la séparation avec l'Espagne alors que "ce n'est pas le cas".
L'un des organisateurs de la manifestation rappelle même le manque de légitimité des partis indépendantistes qui n'ont recueilli que 47% des voix lors des élections de 2015.
"Puigdemont, en prison !"
Sous les cris de "Puigdemont, en prison", les Catalans anti-séparatistes ont commencé à défiler dans les rues de Barcelone, entourés par des cordons de police.
Nombre d'entre eux sont en colère contre les séparatistes qu'ils accusent de détruire le pays que leurs ancêtres leur ont laissé, et de leur enlever leur liberté de choix politique surtout s'ils vivent dans une municipalité qui souhaite majoritairement l'indépendance.
Les anti-séparatistes ne souhaitent désormais qu'une seule chose : que Madrid punisse justement cette tentative de "coup d'État" des indépendantistes en les mettant face à leurs responsabilités.
Ils défendent l'Espagne en tant que nation entière, et ne soutiennent absolument pas la déclaration d'indépendance qui n'a d'ailleurs obtenu aucune reconnaissance internationale.
De son côté, Carles Puigdemont, bien que destitué officiellement par Madrid, appelle ses partisans à "s'opposer pacifiquement à l'État espagnol". Il sera également poursuivi par le parquet espagnol pour "rebellion". Son bras droit, Oriol Junqueras, affirme quant à lui que Carles Puigdemont "est et restera le président de la Catalogne" et qu'il ne reconnaît pas la tutelle de Madrid.
Affaire à suivre...