C'est dans un nuage dense de pollution que se réveillent les habitants de New Delhi depuis trois jours consécutifs. Les habitants en souffrent, les organisations internationales tirent la sonnette d'alarme. La presse indienne, elle, ne se prive pas de blâmer les autorités pour leur irresponsabilité et leur indifférence au problème. Le quotidien Hindustan Times dénonçait hier que « dans une indifférence alarmante, Delhi continue à porter l'ignominie d'être l'une des villes les plus polluées au monde ». L'Indian Express estime quant à lui que « le brouillard de Delhi est un nouveau rappel de l'échec du gouvernement à agir avant l'urgence.
Le gouvernement a attendu deux ans que la pollution atteigne des proportions catastrophiques pour réagir. »
Une situation alarmante à New-Delhi
La ville bat des records de pollution, soit plus de vingt fois le seuil de pollution maximal fixé par l'OMS, l'Organisation mondiale de la santé. En effet, la concentration des particules fines « PM 2,5 » (2,5 microns) est excessivement dense et donc dangereuse, les taux ont affiché jeudi 9 novembre sont entre 500 et 800 microns/m3, alors que le seuil de danger fixé est de 300 microns/m3. Respirer l'air de la ville l'espace de seulement une journée reviendrait à fumer 50 cigarettes, selon les professionnels de la santé! Les particules toxiques n'épargnent aucun des 17 millions de personnes qui habitent la capitale.
Pratiti, une habitante de Delhi, se confie au journal le Point : « Ce dont je suis témoin est inimaginable. J'ai du mal à respirer. Même dans ma voiture, je dois porter un masque. » C'est une situation insoutenable à laquelle il faut remédier au plus vite, car certains habitants n'ont d'autres choix que de sortir pour travailler, mettant en danger leur santé.
Toujours au Point, un électricien explique qu'il a "les yeux qui brûlent", une femme de ménage se plaint de maux de tête.
Mesures de sécurité
L'état d'urgence de santé a été décrété par l'Association médicale indienne. L'institut de prévision et de recherche de la qualité de l'air (SAFAR) a communiqué à ce sujet : « Chacun risque d'être sérieusement affecté au niveau de la santé ».
Pour sa part, l'ambassade de France en Inde conseille vivement aux ressortissants français de se protéger avec un masque filtrant, et de rester chez soi le plus possible. De plus, des médecins ont réclamé l'annulation du semi-marathon de Delhi, normalement prévu le 19 novembre. Recommandation à laquelle les organisateurs n'adhèrent pas : ils veulent maintenir l'événement, en dépit de cette grave situation. Pour l'instant, les habitants de la capitale suffoquent.