En rendant officielle, le 6 décembre dernier, la reconnaissance par les États-Unis de Jérusalem comme capitale d'Israël, le président Trump a visiblement agacé la communauté internationale. Une situation qui interroge sur les réelles motivations du Chef d'État américain.
Le discours solennel prononcé par le président américain, il y a maintenant trois semaines à la Maison Blanche n'avait pas manqué de susciter l'indignation de la communauté internationale. En effet, la crainte d'un regain de violences dans la région reste vive dans tous les esprits.
Et avec les réactions du monde arabe, il n'a pas de quoi être rassuré.
Cela à tel point que même dans le camp démocrate pourtant pro-israélien, on dénonce une décision présidentielle prise à la hâte. Et pour cause, la complexité du dossier avait jusqu'ici forcé ses trois prédécesseurs à tenir au placard la loi du Congrès américain de 1995 qui avait la première reconnu la Ville Sainte comme "capitale indivisible" d'Israël.
Donald Trump en quête de leadership sur la scène internationale
Il faut dire que depuis le début de son mandat, le président Trump se sent de plus en plus isolé sur la scène internationale. Son rejet de l'accord sur le climat, ses velléités vis-à-vis de l'Iran, son bras de fer incessant avec la Corée du Nord, voilà autant de sujets qui ont mis à mal la position américaine dans le monde depuis son investiture.
Le jeune président français Emmanuel Macron en a d'ailleurs profité pour se hisser en véritable référence sur le plan international. Alors, pour reprendre la main, le très controversé milliardaire a choisi de s'attaquer au dossier ultrasensible qui a affiché les limites de la communauté internationale dans sa capacité à résoudre les conflits.
Réaliser une promesse de campagne et apporter une solution acceptable dans le brûlant dossier israélo-palestinien, vieux de plusieurs décennies, ce sont là les ambitions de l'administration Trump pour se relancer dans le théâtre du monde.
Trump fait l'expérience de la surpuissance américaine
S'il donne l'impression d'être parfois maladroit dans ses actes et ses discours, c'est parce que Donald Trump tient à briser les anciens codes d'usage.
Il n'est donc pas question pour lui de cacher ses impressionnants muscles, mais de les mettre bien en vue pour qu'en face, son adversaire sache bien se tenir devant lui.
C'est le leadership américain que l'ancien magnat de l'immobilier veut désormais mettre aux éloges. En effet, avec cette prise d'initiative, le chef d'État américain espère bien forcer la main à ses homologues et partenaires occidentaux. Hors de question de demander gentiment la permission à l'avenir. Les États-Unis défendront clairement leur position, même s'ils doivent le faire seuls.
Et maintenant, avec le ralliement du Guatemala à sa décision ce dimanche 25 décembre, il faut croire que le président américain a su convaincre. D'ailleurs, de l'avis du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, Jimmy Morales ne serait que le premier d'une longue liste de dirigeants prêts à franchir le camp jusque-là considéré tabou.