L'accord INF (Intermediate Nuclear Forces Treaty) interdit l'utilisation d'armes nucléaires d'une portée allant de 500 à 5 000 kilomètres. Washington accuse Moscou de développer depuis des années des armes en allant à l’encontre de cet accord. Le président américain a affirmé que la Russie n'avait pas respecté le traité et a affirmé sa volonté de développer ces armes. En effet, la production russe de systèmes de missile 9M729 est problématique pour Washington qui estime que ces missiles pourraient avoir une portée supérieure à 500 kilomètres et ainsi atteindre des cibles en Europe.
Des relations de plus en plus tendues entre Washington et Moscou
Cette décision américaine intervient dans un contexte de relations déjà extrêmement tendues entre les deux pays, la toile de fond étant les accusations d’ingérence russe dans l’élection de Donald Trump. Selon Alexei Pouchkov, sénateur russe, le retrait de cet accord constitue un "coup porté à la stabilité mondiale", faisant référence au retrait des Etats-Unis en 2001 du traité sur les missiles antibalistiques. Moscou affirme en outre que les Etats-Unis ont "fabriqué" ces accusations afin de justifier de nouvelles sanctions contre Moscou.
La sortie de cet accord intervient alors que le conseiller à la Maison Blanche, John Bolton, s'apprêtait samedi à se rendre à Moscou dans le cadre du dialogue controversé entamé entre les deux gouvernements suite à l'élection de Donald Trump à la Maison Blanche.
Il comptait y rencontrer dès lundi le ministre des Affaires étrangères ainsi que le secrétaire du Conseil de sécurité russe.
Cette décision pose également la question de la négociation du traité New Start, concernant les missiles stratégiques et arrivant à échéance en 2021.
Les Etats-Unis font de plus en plus figure de cavalier seul
Après le retrait de l'accord de Paris sur le climat ainsi que de celui sur le nucléaire iranien, cette prise de position américaine vient renforcer le sentiment que Washington fait définitivement cavalier seul. En effet, la sortie des Etats-Unis de plus en plus d'accords signés par les prédécesseurs de Donald Trump illustre parfaitement la stratégie du président américain : America First.
La place laissée au principe de coopération internationale semble se faire plus mince. Il sera sans aucun doute de plus en plus difficile pour Washington de susciter la confiance de ses alliés traditionnels face à ces retraits unilatéraux de plusieurs traités internationaux.
Le retrait de cet accord signe avant tout la possibilité pour les Etats-Unis de produire des missiles capables d’avoir une portée supérieure à 500 kilomètres et fait craindre une nouvelle course à l’armement sur fond de tensions au niveau des relations internationales.