Le Pacte mondial sur les migrations des Nations unies a été formellement approuvé lundi à Marrakech au Maroc, après la proclamation orale et le traditionnel coup de marteau, devant 150 pays réunis en conférence intergouvernementale.

Qu'est-ce que la Charte des Nations Unies sur les migrations ?

Selon la définition officielle publiée sur son site web, "Réfugiés et migrants", les Nations Unies déclarent : "Il s'agit du premier accord négocié entre gouvernements, élaboré sous les auspices des Nations Unies, qui couvre de manière globale toutes les dimensions de la migration internationale".

Le document de 34 pages établit un "cadre de coopération" dans l'approche de la migration globale, réduisant les pressions sur les pays accueillant de nombreux migrants et favorisant l'autonomie des nouveaux arrivants.

Quels sont les objectifs de la Charte ?

La Charte des Nations Unies définit 23 objectifs, dans lesquels elle vise à :

1) Gérer le problème de la migration au niveau local, national, régional et mondial.

2) Atténuer les facteurs qui empêchent les personnes de créer et de maintenir des moyens de subsistance dans leur pays d'origine.

3) Réduire les risques et les vulnérabilités qui confrontent les migrants à différents stades de la migration.

4) Créer les conditions permettant à tous les migrants d’enrichir les sociétés par leurs capacités humaines, économiques et sociales et faciliter leurs contributions au développement au niveau local, national, régional et mondial.

Contexte de la Charte

La Charte non-contraignante des Nations Unies a été établie, l'Europe tombant dans la crise des migrations en 2015 et les Nations Unies ont convoqué une réunion pour examiner les réponses.

L'année suivante, 193 États membres ont signé la Déclaration de New York appelant à l'adoption d'un accord sur l'immigration d'ici à la fin de 2018 et de l'Accord mondial sur les migrations sécurisées, organisées et légitimes qui en découle.

Les membres des Nations Unies, à l'exception des États-Unis, ont approuvé le projet de convention en juillet 2018. Les membres doivent se réunir à Marrakech (Maroc) pour être officiellement adoptés les 10 et 11 décembre.

Comment les États ont-ils interagi avec le texte de la Charte ?

Au début, le rejet de la charte était limité au gouvernement du Premier ministre hongrois, Victor Urban, anti-immigration, où il a annoncé qu'il ne la signerait pas, mais le nombre de pays du bloc européen qui l'ont rejetée a augmenté.

La Pologne, la Bulgarie, l'Italie, la République tchèque et l'Autriche sont parmi les pays qui se sont également retirés de la Charte, à l'instar des États-Unis, d'Israël et de l'Australie.

Par ailleurs, le Danemark et les Pays-Bas ont eu du mal à soutenir pleinement la charte, tandis que des tensions internes ont été ressenties en Allemagne, en Italie et en Estonie.

En Belgique, dans le but de sauver son gouvernement, le Premier ministre Charles Michel a annoncé mardi qu'il proposerait au Parlement de voter en faveur de la signature de la charte. "Le Parlement est la maison de la démocratie et je suis convaincu que le moment est venu pour le Parlement de décider de son choix".

Michel dirige un gouvernement de coalition avec le plus grand parti du pays, la Nouvelle Alliance flamande, qui a annoncé qu'il ne signerait pas la charte, comme c'est le cas avec les autres partis de droite du pays.

Toujours en Slovaquie, le Premier ministre Peter Pellegrini a déclaré que son gouvernement "n'acceptera jamais" la charte, car elle décrit l'immigration de manière généralement positive.

D'autre part, le rejet de la charte par le parlement slovaque a entraîné la démission du ministre des Affaires étrangères, Miroslav Lajak en signe de protestation, alors qu'il dirigeait l'Assemblée générale des Nations Unies lors de l'adoption de la charte.