Depuis quelques années, la communication au Cameroun est dominée par plusieurs maisons de téléphonie. De ce fait, la compagnie Nextell Cameroun, qui est classifiée comme le 3 ème opérateur de téléphonie du pays, a été le premier opérateur à déployer la technologie 3G. Il est à rappeler que la société mère est Viettel Mobile. Nextell est donc la filiale Camerounaise de l'entreprise de télécommunications Vietnamienne Viettel Mobile. En outre, depuis quelques temps, il règne une dissension au sein de cette entreprise de télécommunications. En effet, le 10 septembre 2018, Do Manh Hung, DG de Viettel, a saisi le président Paul Biya, pour solliciter sa diligence à travers un courrier recommandé.

Il souhaitait l'intervention de ce dernier sur le conflit l'opposant à Ahmadou Baba Danpullo.

Dans cette correspondance, le DG s'est dit surpris de recevoir par voie des ambassades du Cameroun au Nigéria et en Chine, une demande de paiement de la somme de 92,8 milliards de FCFA. Cette demande a été formulée par le PCA de Nextell en la personne de Baba Danpullo. Cette dissension qui se détériore de jours en jours, met en mal la situation des employés de Nextell Cameroun. La ligue Camerounaise des consommateurs (LCC) a donc tenu un point de presse à Yaoundé le 3 décembre 2018. Elle demande au gouvernement de prendre ses responsabilités pour mettre fin à cette crise au sein de Nextell.

La LCC préconise une gestion équitable de Nextell au Cameroun

"La LCC, a proposé que l'État puisse contraindre les investisseurs vietnamiens à respecter la réglementation en vigueur au Cameroun." s'est ainsi exprimé le président de la LCC, Delor Magelan Kamseu Kamgaing, face à la presse. La maison mère Viettel Global JSC, détient 70% du capital de Nextell, soit 210 millions de FCFA, et l'actionnaire Betscam 30%, avec Ahmadou Baba Danpullo comme promoteur.

Cette situation qui commence à perdurer pourrait à la longue, causer un dysfonctionnement de l'entreprise.

En effet, la LCC note qu'elle pourrait causer un malaise profond et gênant susceptible de considérablement compromettre l'offre des services de bonne qualité aux consommateurs. Elle demande ainsi le respect des dispositions contractuelles.

Par ailleurs, la partie adverse dénonce certaines mesures prises sans son consentement. Il s'agit par exemple de Viettel qui était à capital majoritairement privé, et qui a muté en entreprise à capital exclusivement public. Ahmadou Baba Danpullo dénonce donc le fait que cela se soit fait sans que les actionnaires camerounais ne soient informés.

Des abus liés à cette dissension entre actionnaires

Sachant que les actionnaires camerounais dénoncent la gestion de Nextell par le ministère vietnamien de la Défense, ils notent également certains abus. Parmi ceux-ci, ils citent la non tenue régulière des conseils d'administration, et le non respect des résolutions prises lors de ces rencontres. En autres abus, il est cité celui de la marginalisation du personnel camerounais, qui n'a aucune emprise sur le pouvoir décisionnel.

Un recrutement abusif du personnel vietnamien, et l'utilisation du vietnamien comme langue de travail a également été constaté. En second recours, ils ont refusé d'obtempérer en refoulant l'exécution des décisions de justice. Ces derniers ont également surfacturés leurs prestations, et ont stockés les données sur la clientèle au Viêt-Nam.

Devant autant de démesure, les activités du plaidoyer et de la mobilisation, seront menées par le bureau exécutif de la LCC jusqu'au terme de ce conflit. Par ailleurs, une note de M. Pierre Essindi Minkoulou, président confédéral de la CTUC, a été signée le 9 décembre 2018. En effet, ces derniers au nom des confédérations des travailleurs du Cameroun (CTUC), vont à leur tour organiser des manifestations.

Elles seront mises sur pied dans le but de sauvegarder les emplois, et de respecter les droits des travailleurs au sein de l'entreprise Nextell. Sur ce, le lundi 10 décembre 2018, sera organisée une réunion du comité technique, suivie d'une saisie des autorités le lendemain. Le lundi 17 décembre 2018, une conférence de presse sera également organisée à Yaoundé, suivie de celle du mercredi suivant à Douala. Enfin le samedi 22 décembre 2018, les CTUC vont faire une grande mobilisation et une marche dans les deux capitales Camerounaises.