Comme une sombre rengaine à l'ouverture de la saison estivale, à quatre mois des prochaines élections présidentielles, deux nouveaux attentats, revendiqués par le l'organisation terroriste EI, ont frappé dans la matinée Tunis, capitale de la Tunisie, jeudi 27 juin 2019.

Deux explosions, qui ciblaient les forces de l'ordre, qualifié de "raté" par les autorités tunisiennes, ont malgré tout fait, selon les derniers bilans, une victime, un policier, et 8 blessés dont les pronostics vitaux ne sont à cette heure pas engagés.

Des attaques suicides coordonnées

Un premier kamikaze a visé jeudi, un véhicule de police rue Charles-de-Gaulle, près de l'avenue Habib Bourguiba, principale avenue de la capitale vers 10h30. Puis, par coordination, c'est dans le quartier d'El Gorjani, derrière l'immeuble de la Garde nationale qu'un deuxième attentat suicide a été constaté, en périphérie de la ville, une demi-heure après la première explosion. D'après le Huff Post tunisien, une troisième attaque a été déjouée dans la nuit précédente contre une antenne de diffusion radiophonique.

Les auteurs des deux explosions, ne sont, à ce jour, toujours pas identifiés. Une enquête menée par les forces de polices tunisiennes est, selon les dernières annonces des autorités, en cours pour identifier et déterminer le mode opératoire des deux terroristes.

En fin de journée, le groupe Etat Islamique, par l'intermédiaire de l'agence de propagande Amaq, a fait savoir que les deux "combattants" faisaient partis de ses rangs. Certains médias tunisiens relayent l'arrestation ce vendredi 28 juin d'un internaute situé à Hammamet qui aurait annoncé en amont les attentats sur le réseau social Facebook.

De son côté, le porte-parole du pôle judiciaire antiterroriste a déclaré que les agents de la sûreté nationale et les services judiciaires ont réussi à identifier l’un des deux kamikazes.

Rétablir le climat de sûreté indispensable au tourisme pilier de l'économie tunisienne

Pour mémoire, Tunis avait déjà été frappé par une attaque de ce type, en octobre 2018.

Une femme avait activé sur l'avenue Bourguiba, une charge explosive près d'un groupe de policiers, faisant une vingtaine de blessés. Depuis l'attentat contre le musée du Bardo où 21 personnes ont été tuées, et l'attaque à Sousse, qui avait fait 38 morts, les autorités tunisiennes avait pourtant renforcé les mesures sécuritaires et étaient parvenues à rétablir le climat de sûreté indispensable au développement du tourisme.

Pilier de l'économie tunisienne, 8 millions de touristes -pour un pays d'environ 11 millions d'habitants- sont attendus pour cette nouvelle saison 2019 qui s'annonçait particulièrement prometteuse. "Tous les hôtels de la Tunisie sont pleins" et "aucun événement culturel a été annulé", a annoncé le ministre du Tourisme, René Trabelsi.