Le président de la République du Cameroun, S. E. Paul Biya, a décidé ce jeudi 30 avril 2020, d'appliquer des mesures d’assouplissement et de soutien pour essayer de combattre le Coronavirus (Covid-19). Ces nouvelles mesures viennent parallèlement soulager les populations travaillant dans les secteurs durement impactés par cette pandémie mondiale.
En date du 01 mai 2020, le nombre de cas infectés au Covid-19 est de 1876, les patients guéris sont au nombre de 953, et le nombre de décès se compte à 64 au Cameroun (source : ministère de la Santé). Ces mesures ont d'une part confortés une grande partie de Camerounais travaillant dans l'informel et d'autre part semé le doute quant à la reprise des activités après 18 heures.
La réouverture des débits de boissons a manifestement reçu une grande influence dans les habitudes de certains citoyens camerounais, car ces espaces réservés à la détente ont connu une affluence des plus accrues dès l'annonce de cet assouplissement gouvernemental.
Un assouplissement empli de préjugés face aux recommandations contre le Covid-19
Le respect des mesures barrières n'a pour autant pas été des plus aboutis aux vues de la distanciation ou du port du masque de protection. Les bars de la capitale n'ont pas désemplis avec la célébration en grande pompe de ce "semi-déconfinement". Toutefois, quelques individus ont été outrés par cette déconvenue.
"Dès le départ, j'ai toujours pensé que le Gouvernement faisait semblant avec les différentes mesures que j'ai qualifié de fantaisistes. Cependant, il faut quand même s'interroger sur l'opportunité de la réouverture des débits de boisson à plus de 18h, alors que tous les indicateurs démontrent la croissance soutenue du virus dans la population camerounaise et au moment où un nombre important commençait à prendre conscience de la dangerosité de la situation. Je pense là que nous sommes en face d'un schéma habituel observé dans la lutte contre plusieurs autres maladies dans le pays. On peut donc conclure que rien de surprenant". Dira le Dr Albert Ze, expert du domaine sanitaire camerounais.
"Il y a des gens pour lesquels l'appel à l'auto-responsabilité ne marche pas du tout. Je crois que si on ne discipline et contrôle pas plus vigoureusement le secteur des transport, il sera un vecteur puissant de propagation de la maladie. Idem pour les bars et restaurants populaires qui n'ont même pas d'installations pour lavement des mains dès l'entrée, des dispositifs et des aménagements susceptibles de barrer la voie au virus mortel. Je crois qu'avec les récentes mesures d'assouplissement annoncées par le Premier ministre, chef du gouvernement, des contrôles et des campagnes de sensibilisation plus denses devraient être faites notamment en milieu populaire qui semble déconnecté du réel et vivre dans un monde à part. Sinon, bonjour la catastrophe. Et cette dernière perspective ne sera en faveur de personne. Elle sera au au grand dam de l'État".
A notamment affirmé le chercheur et écrivain camerounais, Taino Kari Alain Désiré.
Des mesures visant à donner le change sur un plan structurel au Cameroun
Cet assouplissement émis par le Premier ministre chef du gouvernement Joseph Dion Ngute, s'est arrêté sur l’ouverture après de 18 heures, des débits de boissons (bars, snack-bars, cafés), des restaurants et des lieux de divertissement, ou encore celle diminuant le nombre règlementaire de passagers dans tous les transports en commun (bus et taxis), qui avait été réduit pour cause de distanciation sociale.
Ces mesures exigent l'obligation du port du masque de protection et celui ne pas surcharger dans les transports en commun.
Ces nouvelles règles de conduites de la société sont au nombre de 19 et sont mises en application par le gouvernement. Parmi celles-ci on peut par exemple citer, la suspension au titre du second trimestre 2020, des vérifications générales de comptabilité, ou encore celui du renvoi du délai de dépôt des déclarations statistiques et fiscales sans pénalités, ceci en cas d’acquittement du solde correspondant. Toujours dans le domaine fiscal, ces mesures concernent également l’octroi de moratoires et de différés de paiement aux entreprises directement impactées par la pandémie de Coronavirus en supprimant les différentes mesures de recouvrement forcé à l’endroit de celles-ci.
Le ministre de la Santé publique Malachie Manaouda, a parallèlement prescrit la vigilance et de soigneusement appliquer les mesures de l'Organisation Mondiale de la Santé et ceux émis par le gouvernement. "À la suite des mesures publiées hier par le chef du Gouvernement, j'appelle les populations à faire preuve de plus de responsabilité et à une observance stricte des mesures barrières. Toute attitude contraire pourrait contribuer à une flambée de l'épidémie. Restons chez nous !!!". A terminé ce dernier sur son compte Twitter.