L'analyste camerounais Thierry Roland Enom, et consultant en questions de Sports, membre de la COCAN (Comité Local d'organisation de CHAN TOTAL 2021), a adressé une lettre à Seidou Mbombo Njoya, président de la FECAFOOT (Fédération Camerounaise de Football). Cette lettre lui est adressée au sujet de la non participation de la Fécafoot aux conclaves du Groupe de Travail chargé du suivi de l’application de la sentence TAS/2020/A/ 6783 LFPC c. FECAFOOT rendue par le Tribunal Arbitral du Sport (TAS), le 14 septembre 2020.

Elle commence comme suit : "Monsieur le Président, Cher Père, Trop Cher Grand Frère, Tout comme le Ministre Des Sports et de l’Education Physique, C’est dans les réseaux sociaux que j’ai découvert votre lettre et par conséquent, j’en deviens un destinataire "Ex Officio". J’ai donc l’honneur d’accuser bonne réception de votre correspondance d’objet susvisé. Correspondance par laquelle vous informiez Le MINSEP (Ministère des Sports et de l'Education Physique) qu’il ne vous semblait pas opportun de prendre part à la cérémonie d’installation des Membres du Groupe de Travail chargé du suivi de l’application de la sentence TAS/2020/A/ 6783 LFPC c. FECAFOOT, rendue par le Tribunal Arbitral du Sport (TAS), le 14 septembre 2020.

Y faisant suite, il me plait de vous rappeler que, tout en « prenant acte » de votre de votre absence très remarquée et du ton quasi-discourtois de votre correspondance, Je souhaite humblement vous rappeler que selon mon entendement, l’idée d’un Groupe de travail pour le suivi de l’application de la sentence sus évoquée a été proposée par le vice-président du Comité National Olympique et Sportif du Cameroun (CNOSC). Et adoptée, de commun accord, lors de la séance de concertation du 17 septembre 2020 et à laquelle vous avez effectivement pris part".

Ecrit cet analyste dans un premier temps.

Une invite à la bienséance

L'analyste en question de sport a suivi avec : "Il convient ainsi de rétablir que le groupe de travail n’a pas été mis en place "sans concertation avec la FECAFOOT", mais en présence de son Président, vous , qui ne vous étiez pas alors opposé! A mon sens également, l’idée de mettre en place une équipe de suivi se justifie d’ailleurs aujourd’hui au regard de l’actualité.

En effet, les modalités définies et retenues par les instances de la Fédération Camerounaise de Football, pour mettre en exécution la sentence du TAS n’ont pas permis une sortie de crise. Le Président de la Ligue a saisi le MINSEP par plusieurs correspondances dont celle datée du 28 septembre 2020 dans laquelle il conteste, entre autres, la nomination par la FECAFOOT d’un Secrétaire général à la LFPC (Ligue de Football Professionnel du Cameroun). Il relève qu’en application de l’article 40 des Statuts de la Fédération Camerounaise de Fotball, une telle nomination est subordonnée à la proposition du Conseil d’Administration de la LFPC.

Monsieur le Président, la persistance évidente de la crise entre la Fédération Camerounaise de Football et la Ligue de Football Professionnel du Cameroun et les divergences d’approche entre les deux structures sur l’application de la sentence rendent nécessaire la médiation prescrite par le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, le 29 septembre 2020, au MINSEP qui assure la tutelle de la FECAFOOT et des autres associations sportives. Il paraît dès lors évident que "les contours" du Groupe de travail sont précisés dans les décisions n°2020-236/MINSEP/CAB et 2020/-237/MINSEP/CAB du 28 septembre 2020, qui successivement fixent ses missions et constatent sa composition, décisions qui ont été publiées et largement diffusées et qui réservent à la FECAFFOT les places de membres du Groupe de travail et de son secrétariat.

Selon ma compréhension, les démarches entreprises par le Ministère des Sports et de l’Education Physique visent l’apaisement, la recherche de l’harmonie et le rétablissement des rapports d’une sereine collaboration entre la Fédération Camerounaise de Football et la Ligue de Football Professionnel du Cameroun, rapports rompus du fait de la décision violente, précipitée et inélégante prise par la Fédération Camerounaise de Football de suspendre la LFPC, mais clairement et sans équivoque invalidée par le TAS".

La FECAFOOT au Centre des préoccupations de Thierry Roland Enom

La suite de la lettre indique ceci : "Monsieur le Président, il est clair et vous le savez très bien, ces démarches rentrent dans le cadre des missions assignées au MINSEP par loi n° 2018/014 du 11 juillet 2018 portant organisation et promotion des activités physiques et sportives au Cameroun, notamment ses articles 87 et 88.

Vous-voudrez bien le noter, le Cameroun étant un Etat de droit, le Gouvernement de la République ne serait que particulièrement attentif à la bonne exécution des décisions et sentences rendues par les instances nationales et internationales: Le droit a été dit par le TAS, il convient de le mettre en application en tant que tel.

Il convient à la FECAFOOT, de s’y soumettre en vertu des dispositions de l’article 77-2 de ses Statuts et des articles 14-1(a), 59 et 60 des Statuts de la FIFA, instance faîtière du Football dans le monde. (Je refuse de croire que vous votre volonté est de défier la FIFA (Fédération Internationale de Football Association) , La CAF (Confédération Africaine de Football), Le CIO (Comité International Olympique) , Le CNOSC...... Prince , vous êtes la progéniture de la noblesse et de l’aristocratie camerounaise , donc même si vous le désiriez,votre statut social et culturel ne vous le permet/permettra pas !)

En outre , il me plait de porter à votre connaissance qu’en date du 29 septembre 2020, le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, faisant suite aux développements qui ont suivi les résolutions du Bureau exécutif de la Fédération Camerounaise de Football, relatives à l’application de la sentence du TAS, a instruit la restauration pure et simple de la LFPC dans ses droits: Et vous le savez !

Cette prescription n’est en réalité que l’écho de la conclusion majeure de la sentence arbitrale : "la suspension de la Ligue de Football Professionnel du Cameroun est illégale, à tout le moins depuis le 18 octobre 2019". Il est question de restituer la Ligue de Football Professionnel dans l’exercice de ses compétences statutaires, ni plus, ni moins. Monsieur le Président, Je fais fis de toutes les autres chicanes et je vous invite à la raison et à réveiller votre sens du patriotisme, car je sais que vous êtes fortement attaché aux valeurs républicaines. Peut-être que si ces valeurs venaient à vous quitter , ça serait alors là le commencement des dégâts irréparables pour notre sport roi , pour notre fédération, pour votre exécutif et pour les acteurs du football... veuillez donc privilégier l’intérêt supérieur de la Nation ! Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma parfaite considération", a fini celui-ci.