Après cinq jours d'intenses combats contre des feux ravageurs, les habitants de la wilaya de Tizi-Ouzou semblaient plus que soulagés d'apprendre la nouvelle tweetée, en fin d'après-midi, par les services de la Protection civile selon laquelle tous les feux ont été maîtrisés et qu'il ne restait, jusque-là, que sept foyers d'incendies dans la localité.

Scènes apocalyptiques

La catastrophe est immense, pas moins de 72 morts ont été enregistrés durant cette vague exceptionnelle d'incendies meurtriers, dont 44 civils et 28 militaires, selon le dernier bilan donné par les autorités publiques.

La plupart d'entre eux ont été signalés dans la seule wilaya de Tizi-Ouzou, qui aura connu deux grands drames en l'espace d'une semaine.

Le premier étant la disparition de près de dix-huit soldats, à Larbâa Nath Irathen, appartenant au 57e régiment d'infanterie stationné dans la localité d'Ichelladhen, wilaya (préfecture) de Béjaïa. Le deuxième, enregistré mercredi 11 août, a donné lieu à une vague d'indignation et de tristesse. Puisque, un jeune volontaire venu participer aux opérations de lutte contre les incendies en Kabylie, dans la commune de Larbâa Nath Irathen, a été publiquement lynché puis brûlé devant la cour de sûreté de ladite localité, après avoir été "présumé coupable de pyromanie" et embarqué par les forces de l'ordre à bord d'un fourgon de police.

Un élan de solidarité s'organise

Triste tableau qui contraste avec l'incroyable élan de solidarité qui ne faiblit pas au fil des jours. Dans la ville de Tizi-Ouzou, plusieurs points de chute ont été mis en place par des associations caritatives et humanitaires, des bénévoles et des donateurs, venus des quatre coins de la région et du pays [VIDEO].

Au boulevard Krim Belkacem, dans la route près de la sortie de la ville, les volontaires se démènent pour charger les véhicules en partance vers les villages ravagés par les feux et en besoin de denrées alimentaires et de matériels médicaux.

D'autres se précipitent pour décharger les camions remplis de dons. Rien que durant la nuit du mercredi 11 au jeudi 12 août, trois convois d'une vingtaine de camions chargés de dons, en provenance d'Alger, ont été enregistrés au niveau de ce point de chute qui constitue le principal pôle de transfert de dons et qui a déjà touché près de 988 villages, à en croire le responsable d'une des associations à l'origine de cette initiative.

Par ailleurs, plusieurs hôtels et salles de fêtes sont mis à la disposition des familles sinistrées, des restaurants sont transformés en pôle de collecte et de distribution de dons comme c'est le cas du centre commercial Boudiaf, situé à mi-chemin de la route de Maâtkas.

Dans d'autres artères de la ville, la solidarité se poursuit toujours. Dans la cité des 600 logements de la nouvelle-ville de Tizi-Ouzou, une association caritative locale a réquisitionné un local pour recevoir des dons et ensuite les renvoyer vers les localités démunies. La circulation est ralentie du fait de l'important nombre de camions qui défilent devant le portail principal pour charger des dons à affréter vers Béni Douala, Ouadhias ou encore Aïn El Hammam.

Cet article est rédigé par l'étudiante, Mayas Messir, une habitante de la wilaya de Tizi Ouzou.