Durant le dernier périple diplomatique en Égypte, au Soudan et en Éthiopie, le ministre algérien des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ramtane Lamamra, a été reçu en audience par le Président égyptien, Abdelfattah El-Sissi. L’entretien a permis de réaffirmer "l'attachement des dirigeants des deux pays à l'approfondissement du partenariat stratégique algéro-égyptien ainsi que leur détermination commune à œuvrer de concert pour le rétablissement de la paix et de la stabilité dans leur voisinage immédiat et au-delà", écrit l'agence officielle qui précise que cette tournée « de prospection » vise à définir les positions des parties et prendre connaissance du dossier.

Le Revenant

Le retour de Ramtane Lamamra, connu pour être un fin négociateur au sein du continent africain en est un signe éloquent. Il a été médiateur dans de nombreux conflits régionaux, mais aussi et surtout un ancien ambassadeur en Éthiopie. "Pour avoir longtemps sillonné le continent, Ramtane Lamamra dispose d`un carnet d`adresses fourni ", lit-on dans le site malien d’information abamako.com.

En fait, le conflit autour du barrage de la Renaissance entre les Etats du bassin du Nil ; l’Ethiopie d’un côté et l’Egypte et le Soudan de l’autre passe actuellement par une conjoncture de turbulence surtout après les déclarations qui circulent dans les médias faisant état qu’Addis Abebba aurait entamé "la seconde phase de remplissage du géant barrage éthiopien".

"Le réservoir a atteint les installations de débordement et traverse également par les vannes inférieures grandes ouvertes", a expliqué sur son compte Twitter, le ministre éthiopien de l'Eau, de l'Irrigation et de l'Énergie, Seleshi Bekele.

C’est dans ce contexte que l’Algérie veut peser par tout son poids diplomatique afin d’élargir son champ d’influence géostratégique sur la scène afro-arabe.

"Nous souhaitons que l’Ethiopie, l’Egypte et le Soudan puissent parvenir à des solutions satisfaisantes qui garantissent les droits de chaque partie", a déclaré le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ramtane Lamamra, en marge d’une conférence de presse avec son homologue égyptien, Sameh Shoukri.

Un immense ouvrage

Il est utile de rappeler, enfin, que le mégabarrage, d'une contenance totale prévue de 74 milliards de m3 d'eau, est construit depuis 2011 dans le nord-ouest de l'Éthiopie. Il a une capacité de production d'électricité annoncée de près de 6 500 mégawatts. L'Éthiopie affirme que le projet est vital pour sa croissance économique, tandis que l'Egypte craint l'impact du barrage sur sa part annuelle de l'eau du Nil, estimé à 55,5 milliards de m3. Le Soudan, quant à lui, obtient 18,5 milliards de m3.