Les signes avant-coureurs d'une opération d'envergure dans la partie Est de l'Ukraine se multiplient. Parmi les points les plus chauds : les alentours de Bakhmout, théâtre de combats sanglants. Les Forces russes énergiquement soutenues par les mercenaires du groupe Wagner y progressent lentement.

Depuis le lundi 12 février, après la prise de Soledar, Wagner a encerclé la banlieue nord de Bakhmout et les villages avoisinants de Paroskovievka et Krasnaya Gora. Ses combattants ayant déjà pris Blahodatne, le groupe russe a lancé une opération offensive dans la zone pour détruire les lignes de défense ukrainiennes et couper toutes les routes de ravitaillement.

Quatre brigades et un bataillon de forces spéciales ukrainiens sont "pris au piège" dans ces villages.

Bakhmout encore sous contrôle ukrainien... Pour le moment

Ces derniers jours ont été marqués par de nombreux tirs d’artillerie autour de Bakhmout. La situation est "compliquée" dans le village de Paraskoviïvka au nord de la ville. Le village fait face à des bombardements et à des assauts intenses des forces russes.

A Bakhmout même, la population qui comptait de plus de 73 000 habitants au 1er janvier 2022 serait passée à environ 5 000 habitants en raison des fréquents bombardements sur la ville. Les Ukrainiens se préparent à l'assaut final des russes. L'heure est au renforcement, aux fortifications et aux tranchées.

Bakhmout demeure un objectif majeur pour Moscou, qui veut accélérer les opérations avant l'arrivée des armes lourdes promises à Kiev par ses alliés occidentaux.

Pour les spécialistes, Bakhmout est surtout le signe que l'offensive majeure à l'Est, tant redoutée a, en réalité, déjà commencé. Un assaut des russes sur les plus grandes villes du Donbass, l'encerclement des forces ukrainiennes dans la région et l'ouverture de nouveaux fronts au nord de l'Ukraine serait le scénario de guerre le plus probable pour les prochains mois.

Ce conflit dans l'Est de l'Ukraine s’étend sur une ligne de front de 1.500 km du nord au sud. La zone de combat est "à feu et à sang" sous les bruits incessants des missiles et des obus d’artillerie, avec des cratères démentiels et des infrastructures renversées dans un paysage apocalyptique de villages rasés. Toute une région meurtrie par un conflit persistant.

Une guerre d’usure, une guerre de logistique

Réunis à Bruxelles, les membres de l’OTAN veulent ce mardi 14 février accélérer les livraisons d’armements et de munitions à Kiev et discuter de la fourniture d’avions de combat. Selon les sources disponibles, les avions devraient attendre et l'urgent à court terme sont surtout les munitions, les armements, le carburant et les pièces détachées déjà promis.

Les munitions pour les armements fournis et à fournir aux ukrainiens sont devenues la priorité des priorités et le premier problème des alliés. «Le rythme actuel d'utilisation des munitions par l'Ukraine est beaucoup plus élevé que notre rythme de production», a averti Jens Stoltenberg le secrétaire général de l'OTAN.

«Cela épuise nos stocks et met nos industries de défense sous pression», a-t-il ajouté, appelant à augmenter les cadences et à investir dans les capacités de production.

Le ministre ukrainien de la Défense Oleksiï Reznikov, présent également à Bruxelles, a tweeté sur la nécessité d'assurer des stocks de munitions suffisants et la maintenance des matériels, de protéger le ciel ukrainien et de renforcer la "coalition des chars".

L'Ukraine a besoin d'armes supplémentaires "et surtout d'avions de combat et très vite" avait martelé le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors de sa tournée à Paris, Londres et Bruxelles les 8 et 9 février 2023.

Sur le plan politique et diplomatique, pour marquer un an de conflit, la Maison-Blanche a fait savoir que le président américain Joe Biden comptait se rendre en Pologne du 20 au 22 février. Vladimir Poutine prononcera son discours sur l’état de la Nation le 21 février, trois jours avant l’anniversaire du déclenchement de cette guerre sur l'Ukraine.