L'aide internationale commence à affluer vers la Turquie et la Syrie, alors que le bilan toujours provisoire dépasse désormais les 22.300 morts. Selon les autorités officielles dans les deux pays, 80 000 blessés et 23 millions de personnes dont 5 millions de vulnérables ont été dénombrés. Des chiffres qui malheureusement se multiplient du jour au lendemain, et ce depuis le lundi 6 février.

Avec le temps, l'espoir de trouver encore des survivants s'amenuise de plus en plus en ce qui concerne l'un des pires séismes survenus dans la région depuis un siècle.

Sur place, les secouristes demeurent toutefois, activement engagés sur le terrain.

Une aide internationale qui se mobilise

La Banque mondiale a annoncé jeudi 9 février, le versement de 1,78 milliard de dollars à la Turquie "uniquement". Cette aide doit en premier lieu permettre d'apporter les secours mais aussi de parer aux besoins de la reconstruction.

De son côté, l'Union européenne n'a rien annoncé pour Damas, en tout cas "pas plus que ce qu'elle engage déjà dans dans le cadre de ses programmes humanitaires", en raison des sanctions internationales en Syrie.

Les Etats-Unis ont promis une enveloppe de 85 millions de dollars. L'Agence américaine de développement (USAID) a précisé que cette aide était destinée aux deux pays.

L'USAID a également souligné que les fonds seront versés à des partenaires sur le terrain "pour fournir l'aide urgente nécessaire à des millions de personnes" notamment en matière de nourriture et de soins de santé. L'aide devrait aussi permettre d'aider à l'approvisionnement en eau potable et empêcher la propagation de maladies, a aussi affirmé l'agence américaine.

Pour ce qui concerne le cas syrien, Washington a pertinemment déclaré que les programmes de sanctions américaines "comportent déjà de solides exemptions pour les opérations humanitaires".

La France a envoyé des vaccins anti-diphtérie et tétanos en Turquie et a annoncé une aide financière en appui de l'action humanitaire de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

Paris "n'oublie pas Damas pour autant". la France a effectivement annoncé une aide financière pour la Syrie également. Des détachements français de recherche et de secours, sont aussi aux côtés des autorités turques depuis lundi.

Craintes d'une crise sanitaire majeure

Malgré cette solidarité internationale, la crise sanitaire pourrait dans les conditions actuelles, causer plus de dommages que le séisme. Les organisations humanitaires redoutent particulièrement la propagation de l'épidémie de choléra, qui a fait sa réapparition il y a plusieurs mois déjà dans une Syrie meurtrie par un conflit persistant qui dure depuis plus de 12 ans. C'est ce que craint également l'Organisation Mondiale de la Santé.

Le directeur général de l'OMS est attendu en Syrie. En effet, Tedros Adhanom Ghebreyesus a annoncé jeudi se rendre sur place "où l'OMS soutient les soins de santé essentiels" dans les zones touchées.

Les Nations Unies ont aussi annoncé que le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et coordonnateur des secours d'urgence, Martin Griffiths, se rendrait dans les deux pays à partir de ce samedi 11 février.

Ces déplacements interviennent alors qu'un premier convoi d'aide aux zones rebelles du nord-ouest de la Syrie affecté par le tremblement de terre a pu entrer depuis la Turquie.

Douleur, frustration et colère

Alors que les secours peinent encore à atteindre l'ensemble des victimes de ce séisme, la frustration grimpe et la colère monte parmi les populations.

Selon l'Afad, l'organisme de secours turc, 17 134 corps ont été dégagés des décombres et 3 162 ont été dénombrés en Syrie selon le décompte officiel. Les habitants des zones les plus sinistrées déplorent la lenteur de l'arrivée des secours et l'insuffisance de l'aide d'urgence sur le terrain.

En Turquie où l'apocalypse a été plus intense, avec un nombre de plus en plus élevé de morts, de blessés et de personnes sans abri, le régime du président Erdogan paraît "fragilisé". Les autorités turques font l'objet de virulentes critiques qui ne cessent de monter.

"Il est impossible d'être préparé à un désastre pareil", a plaidé Recep Tayyip Erdogan lors d'un déplacement dans la province d'Hatay, près de la frontière syrienne.