Le président d'Algérie ne se porte décidément pas mieux depuis son AVC de 2013 : aujourd'hui, il souffre d'une bronchite, qui l'a contraint à demander le report de la venue d'Angela Merkel. Depuis 2013, le président algérien fait de fréquentes visites dans les hôpitaux français car, de par son grand âge, 79 ans, sa santé est très fragile. Pourquoi dans les hôpitaux français ? Parce qu'il les juge bien plus efficaces que les hôpitaux algériens, preuve de la bonne opinion qu'il a des services publics de son propre pays. Mais au fait, pourquoi devait-il rencontrer la chancelière allemande ?

Quels liens l'Algérie peut-elle bien entretenir avec l'Allemagne ?

Immigration

En fait, le principal sujet de préoccupation de la chancellerie allemande est l'immigration. En effet, renversant totalement la politique d'accueil qu'elle avait mise en place pour les réfugiés syriens dans son pays, Angela Merkel a décidé de s'attaquer à l'immigration à sa source afin de mieux la tarir : dans les pays du Maghreb. Finalement, pour des raisons strictement politiciennes - afin de faciliter sa réélection en 2017 -, la chancelière a choisi de céder aux sirènes du populisme et de plaire aux Allemands en s'inscrivant brusquement contre l'immigration. En effet, elle se sait menacée par le parti nationaliste, qui a emporté une large adhésion lors des élections régionales de 2016.

Bref, il s'agissait principalement pour la chancelière de fixer les conditions du blocage de l'immigration de l'Afrique vers l'Europe dès Alger, mais aussi de traiter de problèmes de sécurité. Car il est essentiel, pour la lutte contre le terrorisme, que les ressortissants maghrébins tentés par le terrorisme et qui se trouveraient sur le sol allemand, puissent être renvoyés sans délai vers leur pays d'origine, selon elle.

Pourquoi ? Parce que l'attentat de décembre sur le marché de Noël de Berlin avait été commis par un Tunisien, surveillé de longue date par les services allemands, que l'Allemagne avait voulu renvoyer vers la Tunisie, avant d'essuyer un refus catégorique de la part de ce pays.

Bref, selon la chancellerie allemande, il s'agit d'apprendre des erreurs du passé en améliorant la coopération entre l'Allemagne et les pays du Maghreb en matière de sécurité, afin que le cas Amri ne se retrouve pas une seconde fois.

La rencontre avec Bouteflika visait donc également à améliorer les relations avec l'Algérie, pour qu'elle accepte plus rapidement le refoulement de ses ressortissants soupçonnés de liens avec une entreprise terroriste.