La notion de Travail a traversé les siècles et a progressivement évolué. Elle est mouvante et caractéristique à chacune de nos époques. Le mot vient du latin tripalium qui caractérisait un instrument de torture utilisé par les romains. La notion serait donc inhérente à la souffrance. Pourtant, on dit aussi que le travail libère, qu’il nous permet de prendre notre place dans la société.

Mais alors qu’en est-il ? Le travail libère-t-il ou aliène-t-il l’individu ? Pour Hegel, le travail est une source de libération à la fois matérielle, vis à vis de la nature, et politique, dans le sens où il garantirait notre autonomie. À l’opposé, Nietzsche considère que le travail nous en prive. Selon lui, il n’y a pas de valeur « travail », ou du moins, cette valeur a été construite afin de canaliser et de contrôler la société. Le travail serait donc un instrument de domination.

Que constate-t-on aujourd’hui ? Certes, le travail libère dans nombre de métiers lorsqu'il est vécu comme un épanouissement par le travailleur.

Mais cela est-il le cas pour la majorité des travailleurs ? Trois millions de français sont à la limite du burn-out (Le Monde.fr | 22 janvier 2014) et seulement 42,7% des Français affirment aimer leur travail (Le Parisien | 18 novembre 2013) . Alors oui, des français se sentent aliénés au travail. C’est une réalité.

Quelles solutions ?

Tel que fonctionne notre système aujourd’hui, nous ne pouvons revenir au plein emploi. La course effrénée pour gagner quelques points de croissance a montré ses limites sociales et environnementales. Il faut donc repenser notre modèle de société. Bonne nouvelle, grâce à la révolution technologique nous pouvons produire désormais considérablement plus en travaillant moins.

Malheureusement, nous voyons cela comme un problème plutôt qu’une solution. Nous luttons contre l’innovation technologique car elle remplace les ouvriers et augmente le chômage. Ainsi, nous râlons en voyant la caissière licenciée et remplacée par une caisse automatique. C’est évidemment un problème car la production de richesse des « robots » enrichit essentiellement les actionnaires et les dirigeants d’entreprises tout en laissant les anciens salariés sans ressources. Mais plutôt que de lutter contre l’innovation, nous devrions l’accompagner tout en redistribuant les richesses. D’où l’idée, loin d’être absurde, de Benoit Hamon, de taxer les robots.

Le monde du travail est beaucoup plus flexible qu’il ne l’était auparavant.

Très peu de jeunes auront, comme leurs parents, un CDI à vie ...

Mais comment faire ?

Il faut désormais intégrer l’idée que nos modes de production ont changé et que nous avons besoin de moins de mains d’oeuvres pour produire. Il faut donc laisser la possibilité à ceux qui souhaitent travailler de pouvoir le faire, par des incitations fiscales notamment, tout en permettant à ceux qui souhaitent travailler autant de continuer ainsi. Il faut libérer le travail et de cette manière, nous pouvons lutter contre l’aliénation.

Mais attention, la réduction du temps de travail ne veut pas dire passer aux 32 heures, la réduction du temps de travail suppose que chacun soit libre de travailler comme il le souhaite.

C’est à dire que nous devrions faire en sorte que le travail soit partagé bien plus facilement.

De nombreuses mesures peuvent être menées pour accompagner cette évolution et entrer dans ce que André Gorz appelait la société du temps libéré. Le « revenu universel d’existence », notamment, puisqu’il s’adresse à tout le monde peut être une solution. Chacun percevrait un revenu de base lui permettant de le compléter par le revenu d’un travail. Cela permettrait de partager le travail et, de facto, de faire baisser le chômage.

Pour finir cette vidéo récapitule les transformations de notre société et les solutions envisageables.