La grande devise de la république est « Liberté, Égalité, Fraternité ». L’attachement des français à la « République » tient de son origine historique révolutionnaire et repose sur la philosophie des Lumières et les principes de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789. L’esprit républicain du français et sa sensibilisation au mot ont conduit des mouvements politiques à adopter ce terme attractif en véhiculant ainsi un ensemble de valeurs ancrées en nous.
« En marche » est devenu, à l’occasion des législatives, « La république en marche ». Aussi le mot républicain, de par son origine et l’histoire est mieux adapté aux partis politiques ayant des valeurs de gauche et ce sont eux, qui, traditionnellement ont adopté pour ce mot (la Gauche républicaine de Jules Ferry et l'Union républicaine de Gambetta). Mais la droite l'a également utilisé au début du XXe siècle (Fédération républicaine) alors que la gauche préférait alors le mot « socialiste ». Le mot « République » est plus utilisé à droite à partir de 1958 : Union pour la nouvelle République (UNR) puis Union pour la défense de la République (UDR) puis Rassemblement pour la République (RPR) incarnant la défense de la Ve République créée par le général de Gaulle.
A l'occasion des élections législatives de 2002 Chirac et Juppé créent « Union pour un mouvement populaire ». Sarkozy change le nom de l'UMP lors de sa campagne pour la présidence du parti en 2014 : « Les Républicains ». Cette appellation provoquera une polémique et une pétition : « Nous sommes les républicains » mais l'action en justice menée en mai 2015 par des partis, associations de gauche et particuliers sera rejetée par la cours.
Quelles sont les valeurs républicaines au fond ? Elles représentent déjà des droits, telle que la liberté d'expression, la liberté de la presse, la liberté de penser, la démocratie à travers le suffrage universel. L'égalité juridique : tous les citoyens ont les mêmes droits et devoirs et sont soumis aux mêmes lois et règles juridiques alors que sous l'Ancien Régime, la noblesse et le clergé bénéficiaient d'une législation spécifique.
Aujourd’hui pourtant, une justice à deux vitesses est dénoncée. La République a permis que les nobles ne soient plus affranchis du paiement de l'impôt et elle devait permettre une mobilité sociale potentielle alors que la société de l'Ancien Régime impliquait une hérédité sociale quasi totale. La République aura permis l’émergence de la classe moyenne. En IIIe République, Ferry, Gambetta et d’autres leaders républicains étaient les portes paroles de la nouvelle classe. On peut aujourd’hui craindre pour son avenir, c’est la classe sociale qui supporte la plus lourde charge d’imposition alors que les plus riches usent de « l’optimisation fiscale » pour y échapper.
Une autre des grandes valeurs républicaines, est la laïcité avec la loi de séparation de l'Église et de l'État (1905), afin de garantir la liberté de conscience.
La République est fondée sur des principes démocratiques ou le pouvoir appartient au peuple qui élit ses représentant. Le symbole de la fraternité conduit à la solidarité entre les citoyens et elle s’est concrétisée à travers les grandes avancées sociales (congés payés, réduction du temps de travail à 40 h, conventions collectives…) qui datent du front populaire de la IIIe République en 1936, moment historique où tous les mouvements de gauche se rallient. Après la guerre en 1946 l’avancée fraternelle de la République se poursuit afin que l’état ait l’obligation d'assurer à chacun une éducation, un logement, un emploi, une couverture médicale. République, au sens propre signifie « chose publique ».
Par ailleurs, le mot « libéral » évoque l'idée de liberté, mais vise à réformer un à un les acquis sociaux et désengager toujours plus l’état au profit de la privatisation jusqu'à ce que l'état ne défende plus ses citoyens que par l'armée mais continue de soutenir et pourvoir aux besoins des puissances économiques. L’essence du Capitalisme libéral c’est la loi du plus fort, du plus puissant en termes de pouvoir et de moyens, les puissants écrasent ou mangent les plus petits ou plus faibles qui ne sont plus protégés par l'état... La liberté (de faire du business comme bon leur semble surtout) est leur valeur fondamentale et doit prévaloir même au détriment de la majorité des citoyens. Ils rejettent l'égalitarisme, le dirigisme et encouragent les mouvements de mondialisation et de libéralisation de l'économie, la propriété privée, la compétitivité et la concurrence qu'ils estiment positifs pour permettre l'innovation.
Pourtant, les investisseurs se restreignent à ce qui est le plus lucratif en dépit de l'intérêt collectif, rechignant par exemple à délaisser les énergies fossiles et investir dans les énergies renouvelable... Aucun investissement pour des recherches qui rapporteraient pas à court terme.
Les valeurs républicaines sont-elles en danger?
L'hymne national, la Marseillaise vient d’être remplacé, lors du sacre du nouveau président, par l’hymne européen ! Notre drapeau tricolore est constamment jumelé avec le drapeau européen, est-il en voie de s'y substituer? L'Europe n'a sans doute que faire des valeurs républicaines, et qui sert t-elle au juste ? La France et le monde, ont bien changé, les valeurs et principes de la République sont toujours arborés dans les bâtiments officiels et l’on entend souvent parler des valeurs républicaines, mais on peut se demander si l’on ne s’en éloigne pas doucement mais sûrement ou simplement si le Libéralisme n'est pas antinomique avec les fondements de la République. Henri Guillemin nous explique ce qu'il en est, derrière les apparences, si souvent trompeuses.